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Le Guinéen Saifond Balde vise le monde

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Depuis près de six ans, Saifond Balde fait les beaux jours de la musique populaire en Guinée. Le jeune artiste a dévoilé son premier album Sabou No Wely lors d’un grand concert au stade Lansana Conté de Conakry le 19 novembre 2022. De passage à Paris dans le cadre de sa première tournée européenne, nous sommes allés à la rencontre du créateur de la musique afro-pastorale qui a fait salle comble à Courbevoie, en banlieue parisienne, le 8 juillet dernier, au côté d’un autre artiste guinéen, Safa Diallo.

RFI Musique – Bienvenue en France Saifond Balde. Depuis le 19 novembre dernier et le fameux concert en Guinée, votre public parisien était impatient de vous retrouver… 
Saifond Balde : Merci pour l’accueil. Ça fait plaisir d’être ici à Paris où, pour la première fois, je me suis produit en spectacle. On a pris le temps de finir la tournée nationale en Guinée et là maintenant, on est sur la tournée internationale. Plus de six mois de promotion pour y arriver. C’est beaucoup de stress. J’avais hâte de commencer et de faire écouter ma musique davantage.

Justement, comment peut-on définir votre style musical ? Afro-pastoral ou afropop ? 
Afro-pastorale, c’est ce que le grand public connaît sous le nom d’afro-mandingue. Sauf que moi, je l’ai un peu remixé à ma sauce. J’ai puisé mon inspiration un peu partout. En Côte d’Ivoire, au Nigeria ou encore au Congo. Pour moi ce n’est même pas afro-pastorale, mais je dirais simplement afro-moderne parce que ce n’est pas traditionnel. Et cela me permet d’être écouté un peu partout à travers le monde.

C’est comme cela que vous avez pu collaborer avec Jeeba pour le morceau Taa-Réré ?
Totalement. Moi, je chante en poular et Jeeba chante en wolof. Pour que je puisse me retrouver dans ce qu’il fait, il me traduit ses paroles et moi, je fais pareil. Grâce à cela, j’ai pu toucher un public plus large au Sénégal. Une vraie belle expérience et d’ailleurs aujourd’hui, j’ai gardé une très bonne relation avec Jeeba.

Votre thème de prédilection dans vos chansons, c’est toujours l’amour ?
Oui. Parce que c’est la base de tout. Même pour maintenir le succès que vous voyez là, pour durer dans la musique, c’est l’amour. Un thème universel qui unit les peuples et m’a donné envie de chanter

C’est en 2017 que l’on vous a découvert avec la chanson Djiwo Atthiou Mi Yidhai sur un rythme afrotrap. Pouvez-vous nous dire quelles ont été vos influences ? Qui vous a donné envie de chanter ?
La musique, c’est véritablement un don pour moi. À la base, je ne voulais même pas faire ce métier, ce n’était pas du tout mon rêve. Moi, je voulais juste faire de la danse, c’était ça ma passion. Ici, en Guinée, j’écoutais beaucoup mes aînés comme Fadji Dih ou encore Steeve One Locks. Je les considérais comme mes idoles. Je ne cite pas d’artiste américain volontairement parce qu’on les a trop écoutés (rires) mais en matière de musique afro, je me suis vraiment inspiré de ces deux artistes dont j’ai parlé. Au début, j’ai commencé par faire du rap, après, je me suis essayé au dancehall. Comme on dit, celui qui danse finit toujours par chanter.

Vous êtes devenu un porte-étendard de la musique guinéenne à l’international aujourd’hui ? 
Ça me rassure sur le fait que je fais du bon travail et je me dis que ce n’est pas le moment de lâcher. Il faut que j’aille toujours de l’avant. La musique guinéenne, c’est une industrie puissante. On a eu des artistes comme Mory Kante qui ont pu faire connaître la Guinée dans le monde entier. Il faut que nous, artistes de la nouvelle génération, continuons le travail.

Après avoir fait salle comble à Courbevoie, on imagine que vous ne pouvez envisager les choses autrement pour le reste de la tournée, notamment en Italie et en Belgique ?
Honnêtement, j’avais une petite appréhension sur cette date, car je ne connaissais pas la salle. Mon équipe me faisait le point régulièrement sur les ventes de billets et les retours du public avec la forte promotion qui tournait sur les réseaux sociaux. Les Guinéens de France ont répondu massivement présents ! Ça m’a énormément encouragé par rapport à la suite, d’autant plus que je prépare un nouvel album. Cette date est une réussite pour moi, car j’espère encore faire mieux après. Et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai invité mon grand-frère Safa Diallo pour cette tournée. Tous les conseils sont bons à prendre. J’ai hâte de rencontrer mon public en Italie et en Belgique.

Vous avez évoqué l’album en préparation. Est-ce qu’on peut en savoir un peu plus sur ce projet ?
(rires) Non, pour le moment, on reste sur l’album Sabou No Weli. Je ne peux vraiment pas vous dévoiler grand-chose, car il y a énormément de surprises et de collaborations. Je n’ai pas envie de me porter malchance en vous donnant l’exclusivité (rires). En tout cas, j’espère aussi remplir des stades à l’étranger avec ce que je vous prépare puisque c’est le monde entier que je vise. Restez connecté.

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