A défaut de faire un communiqué pour donner le bilan officiel des violences qu’a connues Conakry les 4 et 8 septembre 2023, le gouvernement guinéen pour ne pas donner sa langue au chat a laissé la tache à son porte-parole, le ministre Ousmane Gaoual Diallo pour s’exprimer sur cet évènement douloureux.
Au cours de son compte rendu du conseil des ministres, tenu ce jeudi, le ministre Diallo s’est exprimé sur ces manifestations de l’opposition durement réprimée par les forces de sécurité. Tout en regrettant les faits ayant causé la mort de cinq adolescents, des blessés graves, il a promis que les coupables seront traqués et traduits en justice.
«Ce qui est déplorable, c’est que ceux qui appellent aux manifestations n’agissent pas avec responsabilité. Parce que quand vous appelez les populations dans la rue, vous avez deux responsabilités. La première, c’est d’encadrer. La deuxième, lorsqu’il y a des difficultés de faire la manifestation, d’orienter les gens pour qu’ils rentrent chez eux. Lorsque vous appelez à une manifestation et vous restez terrés chez vous, même 48 heures après, vous ne dites rien, c’est de l’irresponsabilité. Il faut s’assumer. Ceux qui appellent à la manifestation ont des cadres, pourquoi personne d’entre eux ne sort pour orienter au moins ceux qui les suivent? Ce n’est pas responsable. Il faut qu’on apprenne aussi cette responsabilité- là. Quand on appelle les gens dans la rue, on doit être là pour amener des gens à être aux côtés de ceux qui répondent pour les orienter dans tous les cas. Mais ils ne sont nulle part. Et le lendemain, ce sont les premiers à commencer à se réjouir du décompte des victimes. C’est même méchant parce que ceux qui meurent-là, c’est une perte pour leurs familles, c’est une plus grande perte pour le pays» a-t-il dit en substance.
Depuis l’arrivée du Colonel Mamadi Doumbouya au pouvoir, on est à une trentaine des tués, la plupart par balles, plus d’une centaine de blessés. Des crimes qui restent impunis. Alors que le tombeur d’Alpha Condé avait promis aux Guinéens que personne ne va plus mourir à cause de son opinion politique.
Dondoly Mansa/Le Jour
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