Le Comité pour la protection des journalistes a salué la décision prise vendredi par les autorités béninoises de libérer sans inculpation le journaliste environnemental nigérian Damilola Ayeni après son arrestation tenue secrète pendant neuf jours sur la base de « soupçons de participation à des activités terroristes ».
« Nous sommes soulagés que les autorités béninoises aient finalement libéré le journaliste d’investigation Damilola Ayeni, qui a été accusé à tort d’être un djihadiste par des policiers apparemment désireux de solliciter un pot-de-vin en échange de sa liberté », a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ. « Nous espérons qu’Ayeni sera autorisé à poursuivre ses reportages importants sans autre harcèlement et que les autorités prendront des mesures fermes à l’encontre de tout policier ayant jeté le discrédit sur le Bénin et gaspillé des ressources qui devraient être utilisées pour lutter contre le vrai extrémisme, et non le journalisme. »
Ayeni, rédacteur en chef de la Fondation pour le journalisme d’investigation, a été libéré vendredi après-midi après avoir comparu devant le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) dans la capitale béninoise de Porto-Novo, selon l’avocat d’Ayeni, Elie Dovonou, et le journaliste lui-même, qui se sont tous deux entretenus avec le CPJ par téléphone, et un communiqué du média.
Ayeni a été arrêté le 31 août alors qu’il participait au deuxième volet d’une enquête environnementale transfrontalière dans le nord du Bénin. Dans son article annonçant sa libération, la FIJ a déclaré qu’Ayeni avait été remis aux autorités nigérianes mais resterait en République du Bénin « un peu plus longtemps ».
Dans un article du 5 septembre annonçant la détention d’Ayeni, la FIJ avait déclaré qu’un homme qui s’était présenté comme le commissaire du commissariat central de Parakou au Bénin avait exigé un pot-de-vin de 800 000 francs CFA (1 315 dollars) pour libérer le journaliste.
La FIJ a attribué la libération de son journaliste aux « efforts combinés de la pression médiatique soutenue, du travail acharné de l’ambassade du Nigeria au Bénin et des efforts de représentation juridique et de plaidoyer facilités par la Fondation pour le journalisme d’investigation (FIJ) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ».
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