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Ousmane Gaoual Diallo sur le procès du massacre du 28 septembre: « C’est la volonté assumée du président de la République »

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De passage à Paris, le ministre guinéen des Portes, Télécommunication et de l’Economie numérique, Ousmane Gaoual Diallo était invité de Tv5 ce vendredi. En tant que porte-parole du gouvernement, il a répondu à plusieurs questions sur l’actualité du pays.

Tv5 Monde : Le procès du massacre du 28 septembre s’est ouvert il y a un an après l’arrivée de Mamadi Doumbouya au pouvoir. Pourquoi le verdict se fait attendre ?

Ousmane Gaoual Diallo : Parce que c’est un procès long, crime contre l’humanité, ce n’était pas un procès évident. D’abord, qu’il se tienne, il se tient dans un contexte particulier. Les acteurs sont nombreux. Les victimes sont nombreuses également. Et puis, il faut du temps, du travail minutieux pour éviter les erreurs qui peuvent se passer. C’est aussi un exerce que l’on veut pour soigner une grave blessure du peuple de Guinée.

Alors qu’il ne devait durer que 8 mois, mais il y a eu la grève des avocats.

La grève parce que la question de logistique n’était pas toute suite pas réglée.

Il y a aussi ce bras de fer avec les magistrats.

Il y a ce bras de fer, il y a aussi la question de logistique qui perdure.

Est-ce que le procès va reprendre ?

Il va reprendre et il se tiendra à son terme. C’est la volonté assumée du président de la République. C’est l’engagement du ministre de la Justice, du Premier ministre et de l’ensemble du gouvernement. C’est un procès qui est attendu et qui est historique que, pour la première fois, sur le continent africain, un pays organise ce type de procès. C’est une première et nous ferons en sorte qu’il soit exemplaire dans la clarté, dans l’objectivité qui va découler de cela.

Les Forces vives de Guinée évoquent une déclaration naissante en Guinée à la suite du discours du président de la transition à la tribune de l’ONU. Que répondez-vous à cela ?

Le président de la République n’a fait qu’un constat. Depuis la conférence de la Baule avec cette quasi injonction qui est faite aux pays africains liant l’aide au développement aux cycles électoraux, 40[sic] ans après, on est en droit de faire un bilan. Est-ce que cela a donné plus de prospérité à l’Afrique ? Est-ce que cela a amené plus de croissance économique ? Est-ce que cela a amené plus de stabilité dans les institutions ? Invariablement, ma réponse est non.

Mais est ce que ça veut dire que dans le modèle de gouvernance que vous prônez, des manifestations peuvent être réprimées dans le sang, car depuis 2021, l’opposition parle de 30 jeunes tués. Le gouvernement entretient le flou. Alors que se passe-t-il dans la Guinée de Mamadi Doumbouya ?

Le président invite les Guinéens, les élites, à s’approprier les instruments essentiels de la démocratie, la liberté d’expression, l’indépendance judiciaire pour contextualiser à l’Afrique, à notre pays. La démocratie telle qu’elle est exercée en France n’est pas la même…

Mais là on parle des manifestants tués

Bien sûr. Des manifestations ont eu lieu, il y a eu des victimes, mais cela arrive dans beaucoup de pays. L’État des droits ouvrent des enquêtes, recherche les auteurs, les commanditaires et les traduit…

Mais là justice n’a pas été rendue jusqu’à présent.

La justice n’a pas été rendue parce que lorsque des victimes sont signalées dans ce type des manifestations, la recherche est longue pour trouver les auteurs

Du coup quel est le modèle de gouvernance que vous proposez ?

Nous proposons simplement qu’au moment où nous sommes en train d’écrire la Constitution que les gens fassent attention à tenir compte de notre contexte. Aujourd’hui, nous interpellons la communauté internationale, en disant finalement quand on regarde les pays de l’Asie du Sud Est, de l’Extrême Orient qui ont connu pendant ces 40 années plus de prospérité, plus de croissance économique alors qu’ils bénéficient aussi de l’aide au développement qui n’est pas indexée sur les cycles électoraux. Peut-être qu’il est important aussi que cette aide au développement qui arrive en Afrique soit décolérer de ce principe-là. Et laisser le temps aux Africains d’absorber dans leur propre contexte les instruments démocratiques pour pouvoir construire des institutions plus solides.

Toujours a propos du discours du Colonel Mamadi Doumbouya, l’opposition dénonce un populisme verbeux afin de dissimuler son intention de se maintenir à pouvoir.

C’est un soupçon que l’opposition essaie de nourrir depuis un certain temps, mais cela repose sur aucun fait objectif dans la mesure où le chronogramme sur lequel le gouvernement et le président de la transition se sont engagés, surtout sur le déroulement des étapes qui vont conduire à la fin de la transition font l’objet d’un comité de suivi autour de la table, il y a la communauté internationale, le G5, la Cedeao, tous observateurs constatent le respect du calendrier et des étapes.

Vous devez mobiliser 600 millions USD pour finaliser ces 10 étapes pour le retour à l’ordre constitutionnel. Êtes vous dans le temps ?

Oui, nous sommes dans le temps. Bien sûr, tout l’argent n’est pas mobilisé. Mais il y a encore le temps. Un peu plus d’un an qui reste à faire pour mobiliser l’ensemble de ce montant.

Vous souhaitez toujours arriver à la tête de l’Ufdg après s’y être exclu ?

C’est un objectif nécessaire et louable. D’abord, la démocratie ce n’est pas au sommet de l’État qu’on l’apprend, on l’exerce quotidiennement dans les partis politiques. Je pense que c’est un enjeu qui est important, à la fois, pour montrer notre acceptation, le débat, la contradiction au sein des formations politiques avant de prétendre pouvoir faire la démocratie et à gouverner en tant que démocrate au sommet de l’État. C’est un exercice et aussi c’est une observation que la communauté guinéenne fait de notre formation politique.

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