Scandale de la Santé – poursuites contre Dr Mamadou Péthé Diallo : un inventaire général de la gestion publique s’impose [Abdoulaye Condé]

Limogé, le 21 novembre dernier, le désormais ancien ministre de la Santé, est rattrapé par ses actes.

En attendant la lumière sur ce ténébreux dossier impliquant des cadres et opérateurs véreux, le limogeage et les poursuites engagées contre Dr Mamadou Péthé, indexé comme chef du gang incriminé, mérite d’être le début d’une vaste opération de démantèlement des réseaux mafieux dont le ministère de la Santé, en dépit du monstrueux scandale mis au grand jour, ne détient pas forcément l’apanage au sein de l’administration Publique.

Le Président du CNRD, le Colonel Mamadi Doumbouya est réellement un Exécuteur. La surprenante déchéance d’un membre important du gouvernement de la Transition, en l’occurrence, Dr Mamadou Péthé Diallo et la célérité avec laquelle les poursuites judiciaires sont ordonnées à l’encontre de la bande des incriminés dont le ministre est accusé d’être le chef de file, prouvent que l’arme du Colonel, à la main sur la gâchette, recherche ses cibles partout et dans tous les sens. Notamment, près de lui.

À sa prise du pouvoir, le 05 septembre 2021, le tombeur d’Alpha Condé avait fait un sévère réquisitoire contre le régime du Président déchu en dénonçant notamment la galopante pauvreté conséquence, selon le Colonel MamadiDoumbouya, de la mauvaise gouvernance, de la gabegie financière endémique, des détournements massifs, vols et pillages des ressources du pays.

« Un système de mal gouvernance institutionnalisé, une confiscation par quelques-uns des richesses de notre pays, une pauvreté galopante et une corruption endémique. La Guinée et les guinéens étaient touchés dans leur âme » pour textuellement reprendre le nouveau Président promettant jusqu’à récemment » un État aux serviteurs dont la probité et l’exemplarité seront sans faille. Chacun sera désormais responsable de ses actes. Il lui sera demandé de rendre des comptes. »

Pour éviter cependant, la résurgence, sous le régime du CNRD, de ces actes et faits perpétuellement dénoncés et imputés au régime abattu, le Président de la Transition a aussi instauré et systématisé la prestation de serment consistant,  pour tous les ministres et cadres nouvellement nommés à quelque niveau que ce soit, de jurer, la main sur le SAINT CORAN et l’ANGELIQUE BIBLE, sa probité dans l’exercice de ses fonctions surtout dans la gestion des biens publics avant toute prise de fonction ou installation.

« ,Nous bâtirons un État de droit, respectueux des règles et des procédures, avec une séparation des pouvoirs et une justice véritablement indépendante » s’engageait-il comme une forme de prévention sinon de mise en garde à l’intention de tous les nouveaux commis investis de sa confiance ou,  plus vraisemblable, du parrainage, des proches et connaissances d’avant 05 septembre 2021 d’une Force spécialement tenu à l’écart des méandres de l’administration.

Dr Mamadou Péthé Diallo, sans doute, est le tout premier membre du gouvernement qui permet au public de vérifier la pertinence de cet engagement présidentiel.

L’ancien ministre des infrastructures, Yaya Sow, récemment innocenté après de nombreux mois d’enquêtes et d’audits, semblait, lui, victime d’un montage grossier.

S’il est évident, avec la sanction déjà infligée à Dr PéthéDiallo et les poursuites judiciaires engagées contre l’ancien ministre et Cie au niveau de la Santé et ailleurs, que la bonne foi du Président de la Transition, en faisant jurer les nommés, ne saurait être attaquée, beaucoup estiment que peu parmi les cadres promus sont aussi croyants aux vertus ou aux POUVOIRS prêtés au SAINT CORAN et à la BIBLE que le Colonel Mamadi Doumbouya.

À partir de là, le scandale du ministère de la Santé aussi flagrant et monstrueux soit-il ressemble à la partie émergée de l’iceberg.

L’arbre ne devant ou ne pouvant pas cacher la forêt, ce scandale est une suffisante raison et un sérieux motif pour le Colonel Mamadi Doumbouya, assermenté de faire de la moralisation de la vie publique, la priorité des priorités, d’engager un inventaire général au sein de l’administration, de déclencher une vaste et profonde opération de contrôle pour démanteler les différents réseaux de prédateurs nichés dans tous les secteurs financiers de l’administration. Remettre à l’endroit ce que la rapacité de certains commis met tous les jours à l’étroit dépend la réussite de la refondation martialement chère au flingueur politique d’Alpha Condé.

Abdoulaye Condé