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Huit lycéens brièvement otages de séparatistes dans le Cameroun anglophone

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Huit élèves ont été brièvement pris en otages et deux membres du personnel sont toujours portés disparus après l’attaque d’un lycée par des séparatistes mardi dans l’ouest du Cameroun, théâtre d’un sanglant conflit entre indépendantistes anglophones et l’armée, a affirmé la préfecture.

« Des terroristes armés ont attaqué le lycée » puis déshabillé et « torturé » certains élèves avant d’incendier deux classes et le bureau du proviseur, dans le village d’Esu, a assuré dans un communiqué la préfecture du département de la Menchum, dans la région administrative du Nord-Ouest.

Les autorités qualifient de « terroristes » les groupes armés indépendantistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone de ce vaste pays d’Afrique centrale majoritairement francophone.

« Ils ont enlevé le censeur (…), le surveillant général (…) et huit élèves garçons », lit-on dans le communiqué transmis mercredi à l’AFP, qui ajoute que les lycéens « ont tous été libérés suite à l’intervention » de l’armée mardi. Mais l’administration ne dit rien du sort des deux membres du personnel. Des « élèves blessés ont été conduits » dans un centre médical mais « leur pronostic vital n’est pas du tout engagé », conclut la préfecture.

Depuis fin 2016, un conflit meurtrier oppose des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité dans les deux régions, chaque camp étant régulièrement accusé de crimes contre les civils par les ONG internationales et l’ONU.

Les séparatistes attaquent régulièrement des établissements scolaires auxquels ils reprochent d’enseigner en français, et tuent ou kidnappent des fonctionnaires, dont des enseignants, ou des élus, qu’ils accusent de « collaborer » avec le pouvoir central de Yaoundé.

Les otages finissent généralement par être libérés, contre des rançons. De son côté, l’armée est accusée par les ONG internationales de bavures et d’expéditions punitives ou de représailles visant des civils soupçonnés de sympathie avec les rebelles.

Le conflit avait éclaté fin 2016 après que le président Paul Biya, qui dirige le pays sans partage depuis 41 ans, eut fait réprimer violemment des manifestations pacifiques d’anglophones dans les deux régions, qui s’estimaient ostracisés et marginalisés par le pouvoir central dans cette ancienne colonie française. Depuis, le chef de l’État, âgé aujourd’hui de 90 ans, y dépêche massivement des troupes et se montre intraitable, refusant notamment toute solution fédéraliste.

Le conflit a fait plus de 6.000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon International Crisis Group.

AFP

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