Saadou Nimaga, secrétaire général du ministère des mines sous l’ancien président Alpha Condé, a été enlevé par quatre individus en civil le 17 octobre à Conakry.
Un ancien haut fonctionnaire du ministère des mines guinéen est introuvable depuis une semaine après avoir été emmené par des inconnus, ont rapporté jeudi 24 octobre deux de ses proches. C’est la dernière disparition inexpliquée en date sous la junte au pouvoir à Conakry.
Saadou Nimaga, secrétaire général du ministère des mines sous le président Alpha Condé, renversé par les militaires en 2021, a été enlevé par quatre individus en civil le 17 octobre à sa sortie d’un hôtel du centre de la capitale, selon ces proches, qui ont demandé à rester anonymes parce qu’ils craignent pour leur sécurité.
Un pouvoir de plus en plus autoritaire
Joints au téléphone, ils ont dit n’avoir « aucune nouvelle » depuis. Ils ne s’expliquent pas cette disparition. Son épouse a fait déposer mercredi auprès des représentations diplomatiques américaine, française et européenne une lettre leur demandant leur aide. Elle et le chauffeur de M. Nimaga, également emmené le 17 puis relâché, ont été interrogés par les policiers jeudi.
Saadou Nimaga avait quitté ses fonctions en novembre 2021 en pleine vague de remplacements au sein de l’appareil d’Etat, deux mois après le putsch qui a porté les militaires au pouvoir. Le secteur des mines est stratégique en Guinée.
M. Nimaga a ouvert un cabinet d’expertise minière, selon un proche. Son nom allonge la liste des disparitions et enlèvements énigmatiques en Guinée. Sa disparition a renforcé les accusations contre la junte, alors que les autorités se défendent de toute implication dans ces événements, quand elles ne gardent pas le silence.
Deux opposants sont portés disparus depuis leur arrestation par des gendarmes en juillet. Par ailleurs, deux officiers, dont l’ancien chef d’état-major de l’armée et ex-numéro deux du régime militaire, et un médecin sont morts dans des circonstances obscures après leur arrestation ces derniers mois.
Depuis son avènement, la junte conduite par Mamadi Doumbouya, investi président et élevé au grade de général, a fait arrêter ou poursuivre de nombreux opposants, ou les a poussés à l’exil. L’opposition dénonce un exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir et de multiples violations des droits.
Avec AFP