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Libéria : Ultimatum de 72 heures pour retrouver Khalil Cherif, ressortissant guinéen disparu

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Le juge Roosevelt Z. Willie de la Cour pénale « A » a lancé un ultimatum de 72 heures au gouvernement libérien, exigeant la présentation immédiate d’Ibrahim Khalil Cherif, un ressortissant guinéen dont la disparition mystérieuse suscite de vives inquiétudes. Accusé de mercenariat et d’insurrection armée, Cherif aurait été victime d’un meurtre présumé, selon des sources proches de l’affaire.

Cette ordonnance fait suite à un tollé croissant au sein de l’opinion publique concernant les circonstances entourant la disparition de Cherif de la prison centrale de Monrovia. Le 31 octobre, le ministère de la Justice avait déposé une requête en non-lieu, mettant fin aux poursuites contre lui, ce qui aurait dû permettre sa libération. Cependant, lorsque le shérif du tribunal s’est rendu à la prison pour procéder à cette libération, il a découvert que Cherif avait disparu.

L’ancien juge de la Cour suprême, Kabineh Ja’neh, avocat de Cherif, a exprimé son indignation face à cette situation, alléguant que son client avait pu être kidnappé ou même tué. En réponse à ces préoccupations, Ja’neh a déposé une requête en habeas corpus, contestant les déclarations contradictoires des responsables gouvernementaux. Le juge Willie a alors ordonné au gouvernement de fournir le corps vivant de Cherif dans un délai de 72 heures, soulignant que l’individu était toujours sous la juridiction du tribunal.

Les déclarations du ministre de l’Information, Jerelinmek Piah, qui a affirmé que Cherif avait été remis aux autorités guinéennes, ont été contredites par le solliciteur général Augustine Fayiah, qui a demandé plus de temps pour vérifier la situation. Cette confusion a alimenté la méfiance du public et a suscité des accusations à l’encontre de plusieurs responsables de la sécurité, dont l’inspecteur général de police Gregory Coleman et le procureur général Fayiah, soupçonnés d’avoir joué un rôle dans le transfert non autorisé de Cherif.

Ja’neh a été particulièrement critique à l’égard de la gestion de cette affaire par les services de sécurité. Lors d’une apparition télévisée, il a accusé des hauts responsables libériens d’être impliqués dans la disparition de Cherif, suggérant qu’il avait été expulsé de prison en violation des ordres du tribunal. « Nous avons été informés que Cherif a été tué, mais personne ne sait où se trouve son corps ni s’il est vivant », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de rendre des comptes.

Cherif, qui aurait fui la Guinée après avoir été accusé de mercenariat, aurait vu plus de 20 000 dollars de fonds et d’effets personnels confisqués par les forces de sécurité libériennes, dont seulement 2 100 dollars lui ont été restitués suite à une décision de justice.

Alors que le délai imparti par le juge Willie approche, le gouvernement libérien est sous pression pour clarifier sa gestion de l’affaire Cherif et réaffirmer son engagement envers la transparence et le respect de l’État de droit. La situation soulève des questions cruciales sur la sécurité des détenus et le respect des procédures judiciaires dans un pays encore marqué par les séquelles d’un passé tumultueux.

Lejour.info

 

 

 

 

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