Les audiences se poursuivent à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) dans le cadre du procès de l’ancien Premier ministre guinéen, Dr Ibrahima Kassory Fofana, accusé de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux. Ce lundi 20 janvier 2025, le ministère public a requis une peine de cinq ans de prison ferme ainsi qu’une amende de 5 milliards de francs guinéens.
Amiata Kaba, représentant du ministère public, a souligné que les preuves accumulées durant l’enquête montrent que le prévenu a reconnu posséder plusieurs biens, dont des maisons aux États-Unis et à Conakry, ainsi que des comptes bancaires bien fournis. Elle a insisté sur le fait que ces acquisitions ont eu lieu après sa nomination au poste de Premier ministre, ce qui soulève des questions sur l’origine de ces fonds.
Les avocats de la défense, quant à eux, ont choisi de ne pas plaider, exprimant leur méfiance envers la CRIEF, qu’ils considèrent comme un instrument au service des autorités en place. Me Sidiki Bérété, l’un des avocats, a dénoncé ce qu’il qualifie de « justice politique » et a affirmé que son client ne devrait pas être tenu de justifier ses biens, étant donné son long service public.
Le président de la chambre, Lansana Soumah, a mis l’affaire en délibéré, avec une décision attendue le 13 février 2025. Le procureur a déclaré que la peine requise est proportionnelle à la gravité des infractions reprochées, tandis que la défense promet d’exercer tous les recours possibles en cas de décision défavorable.
Ce procès soulève des enjeux importants sur la transparence et l’intégrité des institutions publiques en Guinée, alors que le pays continue de faire face à des défis en matière de gouvernance et de justice.
Aissatou Barry/Lejour.Info