Amnesty international exige, sur son site visité mercredi à APA, la libération «immédiate» et «sans condition» des responsables du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), arrêtés sous l’accusation d’avoir appelé à des manifestations publiques en Guinée pour s’opposer à un éventuel 3e mandat du président Alpha Condé.
Les arrestations ont eu lieu samedi dernier au domicile de Abdourahmane Sanoh, coordonnateur du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition créée en avril dernier par des partis d’opposition, des syndicats et des membres de la société civile.
Outre M. Sanoh, d’autres responsables du FNDC, tels que Ibrahima Diallo, Sékou Koundouno et Mamadou Baïlo Barry ont été appréhendés au moment où ils s’apprêtaient à donner une point de presse axé sur les modalités de l’appel à manifester. De même, une dizaine de responsables d’antennes du FNDC dans les différentes communes de la capitale ont été interpellés.
«Arrêtées arbitrairement», toutes ces personnes doivent être «libérées immédiatement et sans condition», préconise Amnesty avant de demander aux autorités de « prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter les manifestations pacifiques et permettre à la population de s’exprimer pacifiquement sans craindre de représailles».
A en croire l’organisation humanitaire, l’utilisation généralisée «de gaz lacrymogènes et de munitions réelles» pendant les affrontements de lundi entre des manifestants et les forces de sécurité à Conakry, « a fait au moins quatre morts et plusieurs blessés ».
« Au vu de ce bilan désastreux, il faut que les autorités prennent des mesures immédiates pour briser le cercle vicieux de la violence avant que la situation ne devienne incontrôlable », martèle Amnesty International.
Ce mercredi, des heurts sont encore notés entre manifestants et forces de l’ordre, dans les quartiers de Conakry considérés comme des fiefs de l’opposition.
Dans une déclaration publiée la veille, le FNDC tout en appelant les citoyens à poursuivre les manifestations dans le pays, a fait état d’un bilan de 7 manifestants tués à Conakry et à Mamou (ville située à 245 km au sud de la capitale).
Pour sa part, le gouvernement parle toujours de deux morts dont un gendarme.
SD/cat/APA
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