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Italie : Matteo Salvini devant la justice pour avoir bloqué un bateau de migrants

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Le Sénat italien a autorisé mercredi le renvoi en justice de Matteo Salvini, chef de l’extrême droite, accusé de séquestration de personnes pour avoir bloqué un bateau de migrants au large de la Sicile, en 2019, alors qu’il était ministre de l’Intérieur.

Le Sénat italien a autorisé mercredi 12 février la levée de l’immunité parlementaire de l’ancien ministre de l’Intérieur Matteo Salvini. Le chef de l’extrême droite italienne pourrait donc être renvoyé devant la justice, accusé de séquestration de personnes pour avoir bloqué un bateau de migrants au large de la Sicile en juillet 2019.

Si le résultat officiel n’a pas encore été communiqué, le tableau électronique avec le résultat du vote, vu par plusieurs journalistes de l’AFP, a indiqué pendant quelques secondes clairement son renvoi en justice. Ce résultat a également été confirmé par tous les médias italiens.

Un tribunal sicilien de Catane accuse Matteo Salvini « d’abus de pouvoir et de séquestration de personnes » pour avoir bloqué l’été dernier durant plusieurs jours 116 migrants à bord d’un navire des garde-côtes italiens, le Gregoretti. En cas de procès, il encourrait 15 ans de réclusion.

Le dirigeant d’extrême droite, qui a été élu sénateur en 2018, est passible de quinze années de prison et risque d’être déclaré inéligible s’il est reconnu coupable. La procédure devrait s’étaler sur des années.

Salivini révendique son « devoir » de défendre le pays

Avant le vote, Matteo Salvini avait revendiqué mercredi son « devoir » de défendre le pays. « Je n’irai pas dans cette salle de tribunal pour me défendre, j’irai pour revendiquer avec orgueil ce que j’ai fait« , a-t-il lancé aux sénateurs, réitérant que c’était son « devoir » de défendre les frontières du pays quand il était ministre de l’Intérieur.

Il a mêlé ironie envers ses adversaires et invoqué ses enfants, comme il le fait souvent. « Mes deux enfants ont le droit de savoir que, si leur papa était souvent loin de la maison, ce n’était pas pour séquestrer des personnes mais pour défendre les frontières et la sécurité du pays », a-t-il dit.

« Les adversaires doivent être battus dans les urnes, pas dans les tribunaux », a aussi lancé le chef de l’extrême droite, qui a construit sur la lutte contre l’immigration son ascension et celle de son parti, que les sondages donnent à environ 30 % d’intentions de vote, soit le premier d’Italie.

Une centaine de migrants bloqués pendant une semaine

Le 25 juillet 2019, jour où plus de 110 personnes avaient disparu dans un naufrage au large de la Libye, le navire militaire Gregoretti avait pris à son bord 140 migrants, partis des côtes libyennes quelques jours auparavant sur deux embarcations et secourus par des garde-côtes italiens.

Des migrants avaient pu être évacués pour raisons médicales, mais 116 autres étaient restés sur le navire près d’une semaine, faute d’autorisation de débarquer.

La Constitution italienne permet au Parlement de bloquer des poursuites contre un ministre si les élus considèrent qu’il a agi dans le cadre de ses fonctions et dans l’intérêt supérieur de l’État. Mais puisque la plupart des forces politiques entendent voter la levée de son immunité, la perspective d’un procès est probable.

AFP/France24

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