En marge de la deuxième édition du Salon des Entrepreneurs de Guinée lancée officiellement ce mardi 10 mars par le Chef de l’Etat sous le thème « entreprenariat comme accélérateur des chaines de valeurs agro-alimentaire », le développement du secteur agricole reste encore une préoccupation fondamentale pour la stabilisation macro-économique du pays.
Considéré comme activité génératrice de revenus, l’agriculture est un domaine à multiples facettes favorisant l’entreprenariat jeune dans ledit secteur et d’autres comme la transformation, le transport jusqu’à la commercialisation. Cependant, l’agriculture en Guinée est en général pratiquée par une couche de génération vieillissante dont les pratiques restent encore archaïques.
Avec le développement des nouvelles techniques d’approches agricoles, nombreux sont les pays réussissant à adopter une politique d’accompagnement et d’intégration des jeunes au retour à la terre et à l’industrialisation des produits agricoles.
Au compte de cette première plénière du saden 2020, la question posée afin de palier aux difficultés dans le développement du secteur agricole en Guinée fut « comment développer des champions nationaux dans le secteur agricole ? ». Une problématique débattue au centre de cette édition par des experts en entreprenariat jeune afin de motiver la couche juvénile dans l’entreprenariat agricole. Face à cette problématique permettant de relever toutes les difficultés liées à cette approche, notamment la non exploitation des nombreuses terres arables (2,2 milliards de m2 de terre cultivable non exploités) dont regorge la Guinée.
C’est pourquoi dans sa prise de parole, Madame Hawa Sylla Diallo, panéliste, a rappelé et précisé que pour pouvoir aboutir aux objectifs de développement des jeunes dans le secteur agricole, il faudra d’abord appliquer et assurer la politique de financement et d’investissement des investisseurs étrangers, mettre en place des politiques d’accompagnement et formations des jeunes vers le secteur afin de répondre aux attentes des normes nationales et internationales. Aussi, aujourd’hui une collaboration entre l’APIP, la maison de la PME et la SGBG est en bonne voie pour remédier à ces difficultés et motiver ces jeunes champions dans ce secteur. Depuis 2010, l’Etat a mis à disposition 100 milles tonnes d’engrais subventionnées à hauteur de 46 %.
Pour sa part, Monsieur Namory Camara Directeur Général de l’APIP, a mentionné que dans cette même approche, une initiative relative au programme accélérateur des projets est envisagée par le Ministère des Investissements, des Partenariats Publics Privés à travers son ministre pour développer ces champions. Ce programme accélérateur vise à mieux structurer les entreprises afin de créer des champions plus compétitifs.
Pour Ibrahima Sambegou Gassama, Directeur des Opérations PDAIG, « créer des champions nationaux plus compétitifs relève de la compétence de l’Etat ». Le Programme PDAIG intervient dans le cadre d’un contrat de production en travaillant sur les infrastructures de stockage et d’approvisionnement.
« Il ne s’agit pas des problèmes liés au financement mais plutôt des problèmes liés à la garantie et la gestion des fonds alloués aux jeunes s’investissant dans l’entreprenariat agricole » a précisé Monsieur Guy Laurent Fondjo Directeur Général Afriland First bank. Il n’y a pas que l’accompagnement financier mais également des accompagnements techniques pour une meilleure structuration des entreprises. L’accès à un financement n’est pas un problème, mais l’obstacle est l’entrepreneur lui-même.
À l’issue de toutes ces interventions diverses mais informatives, le point commun des panélistes reste qu’il demeure encore un défi important. Il s’agit de la politique d’accompagnement en termes d’équipements agricoles, en termes d’infrastructures et en termes d’accompagnement financier et de suivi évaluation. Il faudra notamment mettre en place un politique d’
attraction permettant aux jeunes de s’investir dans l’agriculture.
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