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Au Nigéria, le plus proche collaborateur du chef d’Etat victime du Covid-19

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La maladie vient de tuer Abba Kyari, un des hommes les plus influents de la deuxième économie d’Afrique. Un continent où les chefs d’Etat sont âgés, donc plus vulnérables aux complications.

La mort s’invite toujours un peu plus près des cercles de pouvoir africains. Ce vendredi 17 avril, le chef de cabinet du président nigérian est mort après avoir contracté le Covid-19 le mois dernier. L’annonce a été faite sur Twitter par un porte-parole de la présidence.

Abba Kyari, qui était septuagénaire et avait des soucis de santé – il était notamment diabétique –, était le plus haut conseiller du président Muhammadu Buhari et de facto l’un des hommes les plus puissants de ce pays de plus de 200 millions d’habitants.

Le chef de l’Etat, Muhammadu Buhari, élus en 2015 et réélu en 2019, est, lui, âgé de 78 ans. Un âge canonique – qui reste dans la « moyenne » de celle de nombre de chefs d’Etat du continent – mais surexpose les dirigeants africains à de possibles complications s’ils sont touchés par le virus.

M. Kyari avait été testé positif pour le virus après son retour d’un voyage en Allemagne, a expliqué la présidence dans un communiqué. C’est pour l’heure la personnalité la plus importante de ce pays (deuxième économie d’Afrique), ayant succombé au Covid-19. Selon les autorités sanitaires, près de 500 cas de contamination y ont été confirmés, dont 17 cas mortels.

Dans ce pays, où vit aussi l’homme le plus riche d’Afrique, Aliko Dangote, dont la fortune est estimée à plus de 15 milliards de dollars (Bloomberg 2 019), deux immenses tentes blanches d’environ 250 lits viennent d’être érigées sur le stade de foot de la cité commerçante qui a vu naître le roi du ciment. Des décennies de mauvaise gestion des pouvoirs publics ont laissé un système de santé exsangue. Alors, dans la lutte contre le coronavirus, le secteur privé est appelé à la rescousse.

L’argent privé à la rescousse

Créée à la fin de février, la coalition du secteur privé contre le Covid-19 (Cacovid) est pilotée par Dangote et le groupe bancaire nigérian Access Bank, qui rassemble une cinquantaine d’entreprises, et a promis près de 22 milliards de nairas (57 millions de dollars) pour le pays, selon un document interne que l’AFP a pu consulter.

Le secteur privé va ainsi bâtir sept centres d’isolement dans les grandes villes (Kano, Lagos, Abuja, Maiduguri, Port-Harcourt…) et chercher à augmenter les capacités de diagnostic du Nigeria, qui n’a réalisé que 5 000 tests depuis le début de l’épidémie.

L’Afrique semble, pour l’instant, moins touchée que le reste du monde avec un total de quelque 16 200 cas officiellement recensés pour près de 900 morts, selon un décompte de l’AFP. Mais les experts invitent à la prudence, estimant que l’ampleur réelle de la pandémie pourrait être sous-estimée – notamment en raison du manque de tests disponibles.

Le Monde avec AFP

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