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Covid-19 : à la rencontre de Vedely Haba, planteur d’artemisia à Kankan depuis 2017

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Depuis quelques mois, l’humanité est frappée de plein fouet par le Coronavirus. Une maladie dont les scientifiques ont jusque-là du mal à s’entendre sur un remède. Récemment, après l’avoir expérimenté sur des malades qui sont sortis guéris dans leur pays, les autorités malgaches ont officiellement déclaré que l’Artemesia jadis reconnu pour le traitement du palu est pour l’heure le meilleur remède qui pourrait anéantir en quelques jours ce maudit virus dans l’organisme des personnes infectées. A Kankan, 2è ville de Guinée, notre correspondant sur place est allé à la rencontre de Vedely Jean Valentin Haba, un enseignant-chercheur, cultivateur d’Artemisia dans son champ. Une plante qu’il cultive depuis 2017. Entretien exclusif.

Mediaguinee : Bonjour Monsieur Haba. D’entrée, parlez-nous de votre début dans la culture d’Artemesia à Kankan ?

Vedely Jean Valentin Haba : Merci Monsieur le journaliste pour vous avoir déplacé pour venir me rendre visite jusqu’à dans mon champ. Pour répondre à votre question, je vous dirai que nous faisons ici deux activités principales : y a l’élevage, y a aussi le maraîchage. Donc au niveau du maraîchage, on s’est engagé pour faire de la culture Bio. Dans cette culture Bio, comme vous-même vous savez beaucoup viennent avec des produis qui sont faits à base d’engrais chimique mais nous nous sommes dit qu’il faut qu’on fasse des produits purement Bio avec des engrais organiques du compost et donc c’est au cours de cet engagement-là que lors de mon voyage au Togo, j’ai vu la plante d’Artemisia. Je me suis dis attention, l’Artemisia, c’est une plante médicinale. Je préfère donc rester d’abord ici pour faire une formation pour que je puisse me retourner au pays avec cette plante qui a beaucoup de vertus notamment le traitement du paludisme. Puisque nous le savons aujourd’hui, on est en train de lutter contre le coronavirus qui est venu comme un choc. Mais le palu tue plus que le covid-19 parce que chaque année, il touche plus 420 millions de personnes dans le monde et plus de 80% de ces 420 millions sont en Afrique. C’est pourquoi j’ai été interpelé par ma conscience pour rester un peu pour que je puisse venir avec la plante.

Une fois que vous êtes revenu au pays, comment avez-vous procédé à l’expérimentation de la plante ?

Une fois que je suis rentré au pays, j’ai commencé à faire l’essai. Aussitôt, j’ai été contacté par la fondatrice d’une maison qui fait la vulgarisation de cette plante. La fondatrice c’est Dr Lucile Cornel Vernel qui est en France et qui est actuellement la présidente de la maison d’Artemesia au niveau international. Donc j’ai été contacté par celle-ci, on a tissé le partenariat et je suis le seul représentant de la Guinée pour le moment parce qu’on a une seule maison d’Artemisia certifiée présentement en Guinée, c’est ici chez moi. Depuis 2017, j’ai fait déjà des essais, j’ai même mis en branle quelques docteurs, je suis même allé donner des échantillons dans certaines pharmacies de la place pour qu’elles puissent expérimenter et prescrire au fur et à mesure à quelques patients souffrant du paludisme.

Est-ce y a-t-il un rapport entre vous et Dr Habib Kourouma ? Si oui, quelle est la nature de ce rapport ? Et comment se porte-t-il ce rapport ?

  1. Dr Habib est un médecin épidémiologiste et moi je suis un économiste, enseignant-chercheur et passionné de la nature. Je l’ai connu quand il intervenait sur Espace Fm. Après l’émission, j’ai cherché à avoir son contact, et quand je l’ai eu au téléphone, je me suis présenté à lui tout en lui disant que je cultive Artemisia depuis 2017. Il m’a dit qu’il allait venir me rencontrer qu’il avait entendu parler de moi. C’est ainsi que nous sommes rentrés en contact, il m’a demandé si j’ai des stocks, je lui ai dit : attention les stocks que j’ai, j’ai une mission qui est celle de les distribuer à ceux qui souffrent
    du palu. Il m’a dit mais aujourd’hui nous sommes dans un sursaut national, donc il serait question que vous puissiez me donner cette quantité là pour que je puisse partir pour qu’on essaye parce qu’au-delà du palu l’Artemisia soigne aussi le Coronavirus et de là, il a ratifié la charte de culture de la plante. Dans ces jours passés, pour lui permettre d’adhérer à la maison d’Artemisia et surtout de rester dans le réseau pour plus de vulgarisation puisque lui, il est médecin et moi je suis économiste de formation, donc voilà comment je suis rentré en contact avec Dr Kourouma. Je ne l’ai pas encore connu mais il m’a envoyé des gens et je lui ai délivré 32 kg d’Artemisia qui était mon stock.

ci, nous sommes dans votre champ d’Artemesia, expliquez-nous comment vous êtes parvenu à ce résultat ?

  1. Ici c’est un champ d’Artemisia, ça c’est suite à une formation que j’ai organisée ici en janvier passé, les gens qui ont été formés étaient au nombre de six. Ils sont venus de Kamsar, de Conakry et d’autres de N’Zérékoré. Et donc ça c’est le champ de la pratique dont l’étendue est de 400m2. C’est ce qu’ils ont pu cultiver pendant le moment de la pratique.

Quel est le cycle de production de l’Artemesia ?

  1. Le cycle de production c’est six mois. Donc après le germoir, on fait la transplantation ; donc de la transplantation vous avez six mois de production où vous pouvez déjà à partir de 3 à 4 mois les plantes sont déjà prêtes, vous pouvez commencer à les récolter. Mais, vous le voyez l’annua n’est pas comme l’afra. L’annua ne fait pas assez de bourgeons donc ici comme la plante est très chère nous préférons laisser toute la biomasse évoluer pour qu’on puisse les couper en un seul moment.

Quelle la période la mieux indiquée pour la culture de l’Artemesia en Guinée ?

  1. Le calendrier agricole pour l’Artemisia peut être tous les douze mois quand l’humidité est constante. Mais ici en Guinée, comme nous n’avons pas cette humidité constante nous courrons après l’eau, il faut faire de telle sorte que nous puissions respecter certaines phases ; donc les moments les plus propices pour qu’on puisse cultiver la plante c’est du mois de mars au mois d’octobre.

Aujourd’hui, quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face dans la culture de l’Artemesia en Guinée ?

  1. Les difficultés majeures auxquelles nous restons confrontés c’est le problème d’eau, la plante est très exigeante en quantité d’eau. La plante absorbe plus d’eau pour se préparer à avoir les deux types de métabolisme qui se trouvent au niveau de la plante non seulement pour sa croissance rapide mais aussi pour les principes actifs parce qu’elle doit faire des secteurs. Donc, la plante a beaucoup plus besoin de l’eau. L’autre difficulté c’est parce qu’on n’a pas de matériels. Aujourd’hui, on ne peut pas tout de suite cultiver l’Artemisia sur une grande surface. Si nous voulons le faire par exemple sur deux à trois hectares, il faut des tracteurs, des véhicules qui vont servir pour le transport. Il faut du compost, il faut des magasins pour le stockage des produits et autres.

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