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Neuf Français parmi les victimes du crash de l’avion d’Ethiopian Airlines

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Sur le lieu du crash, l’enquête sur les causes de la catastrophe se poursuivait lundi matin. Les enquêteurs ont notamment retrouvé les deux boîtes noires du Boeing 737-800 MAX.

Un avion d’Ethiopian Airlines qui reliait Addis-Abeba (Éthiopie) à Nairobi (Kenya) s’est écrasé dimanche matin 10 mars avec ses 149 passagers et ses huit membres d’équipage. Parmi eux, neuf Français. «Le PDG du groupe (…) a le regret de confirmer qu’il n’y a pas de survivant», a indiqué la compagnie dans un communiqué, accompagné d’une photo de Tewolde Gebre Mariam au milieu d’un cratère provoqué par le crash et parsemé d’effets personnels et de débris. L’avion, un Boeing 737-800 MAX, s’est écrasé près de Bishoftu, à 62 km au sud-est d’Addis-Abeba, six minutes après le décollage, alors que le pilote évoquait des «difficultés» et avait demandé à faire demi-tour. Le Boeing s’est désintégré et les débris sont en grande partie calcinés.

Sur le lieu du crash, l’enquête sur les causes de la catastrophe se poursuivait lundi matin. Des excavatrices extrayaient du sol de nombreux morceaux de la carlingue, pulvérisée au moment de l’impact, lorsque l’avion, qui effectuait la liaison Addis Abeba – Nairobi, s’est écrasé, peu après son décollage. Les enquêteurs ont retrouvé lundi les deux boîtes noires du Boeing, rapporte la compagnie aérienne.

Les 157 personnes à bord de ce vol ET 302 sont originaires de 32 pays. Il y avait 32 Kényans, 18 Canadiens, 9 Français, 9 Ethiopiens, 8 Italiens, 8 Chinois, 8 Américains, 7 Britanniques, 6 Egyptiens, 5 Néerlandais, 4 Indiens, 4 Slovaques, 3 Autrichiens, 3 Suédois, 3 Russes, 2 Marocains, 2 Espagnols, 2 Polonais, 2 Israéliens, un Belge, un Somalien, un Togolais, un Ougandais et un Nigérian. Un centre d’information des passagers et un numéro de téléphone ont été mis en place. Le parquet de Paris a annoncé dans la soirée avoir ouvert une enquête. Le centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a ouvert une cellule de crise, joignable au 01 43 17 51 00. Ce même centre est en contact avec les familles des huit victimes. La nationalité de passagers voyageant avec un passeport de l’ONUn’a pas encore été établie, a-t-il ajouté. Dans un communiqué, l’Onu dit déplorer la mort de 19 salariés travaillant pour une de ses agences.

«Une infinie tristesse»

Mais des détails concernant l’identité des passagers commençaient à émerger: un député slovaque, Anton Hrnko a ainsi perdu sa famille. «C’est avec une infinie tristesse que j’annonce que ma chère épouse, Blanka, mon fils Martin et ma fille Michala ont péri dans la tragédie aérienne à Addis Abeba ce matin», a écrit le député sur son compte Facebook. Un responsable de la fédération kényane de football, Hussein Swale, et un archéologue italien et conseiller à la culture de la région Sicile, Sebastiano Tusa, font partie des morts. Parmi les huit Chinois décédés figurent des touristes, des employés de sociétés installées à l’étranger et un membre du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), dont le siège est à Nairobi.

«Terribles nouvelles», a déploré le premier ministre canadien Justin Trudeau (18 morts). Les États-Unis (8 morts) ont annoncé l’envoi d’enquêteurs.

«Il est trop tôt pour avancer une cause de l’accident, et une enquête sera menée pour en trouver la cause», a déclaré le PDG d’Ethiopian Airlines, Tewolde GebreMariam. La compagnie détenue à 100% par l’Etat éthiopien a annoncé qu’
elle avait immobilisé ses six autres Boeing 737 MAX 8 «jusqu’à nouvel ordre». «Le pilote a mentionné qu’il avait des difficultés et qu’il voulait rentrer» et «il a eu l’autorisation» de faire demi-tour et de repartir vers Addis Abeba, a ajouté Tewolde GebreMariam. L’avion avait décollé ce dimanche matin de l’aéroport Bole d’Addis-Abeba. Six minutes plus tard, l’aéroport avait «perdu le contact» avec l’appareil. Le site suédois flightradar24, qui offre des informations en temps réel sur les vols, avait noté une «vitesse ascensionnelle instable après le décollage». Les conditions météorologiques étaient bonnes dimanche matin à Addis Abeba.

Selon un témoin interrogé par l’AFP, Tegegn Dechasa, «l’avion était déjà en feu lorsqu’il s’est écrasé au sol». «L’avion était déjà en flammes à l’arrière juste avant le crash». L’appareil était piloté par le capitaine Yared Getachew (8000 heures de vol à son actif) et il avait fait l’objet d’une maintenance le 4 février.

«Le bureau du premier ministre, au nom du gouvernement et du peuple éthiopien, exprime ses plus profondes condoléances à ceux qui ont perdu ce matin des êtres chers lors du vol d’un Boeing 737 des Ethiopian Airlines à destination de Nairobi», a déclaré sur Twitter Abiy Ahmed, le premier ministre éthiopien.

L’Éthiopie a adressé un message de condoléances à l’Érythrée, alors que les deux pays se sont récemment rapprochés après vingt ans de guerre froide.

Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a adressé ses condoléances aux familles des victimes. «J’adresse mes sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes du vol d’Ethiopian Airlines, dont plusieurs étaient françaises. Je partage leur tristesse. La France se tient aux côtés des peuples kenyan et éthiopien et leur témoigne son entière solidarité», a-t-il écrit sur Twitter:

Après avoir atterri lundi soir à Djibouti, Emmanuel Macron a prévu de se rendre mardi pour deux jours en Ethiopie, en particulier sur le site de Lalibela, haut lieu de la chrétienté, et dans la capitale Addis-Abeba où il doit rencontrer la présidente Sahle-Work Zewde et le chef de l’exécutif, le premier ministre Abiy.

Ethiopian Airlines jouit pourtant d’une bonne réputation. Elle est classée à la 40e place (et 1re en Afrique) du classement Skytrax 2018 qui recense les 100 meilleures compagnies au monde. Son dernier accident, survenu à Beyrouth peu après un décollage, remontait à janvier 2010. Quatre-vingt-trois passagers et sept membres d’équipages avaient été tués. L’avion qui s’est écrasé, un Boeing 737-800 MAX, dernier né de la gamme 737 du constructeur américain, est du même type que celui de la compagnie indonésienne Lion Air qui s’est abîmé en mer en octobre dernier, 13 minutes après avoir décollé de Jakarta, faisant 189 morts. Boeing s’est déclarée «profondément attristée d’apprendre la disparition des passagers.

Le Figara, l’AFP, le Reuters

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