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FIFA : Nouvelle enquête pénale en Suisse contre Sepp Blatter et Jérôme Valcke

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Le ministère public de la Confédération confirme l’ouverture d’une enquête contre l’ex-président de la Fédération internationale de football et son ex-bras droit pour un prêt d’un million de dollars, en 2010, à la Fédération de Trinidad et Tobago.

Le « FIFAgate », cette myriade d’enquêtes pénales et de scandales politico-financiers en lien avec la Fédération internationale de football (FIFA), connaît un nouveau rebondissement. Samedi 13 juin, le ministère public de la confédération helvétique (MPC) a confirmé au Monde l’ouverture d’une nouvelle enquête pénale, en mai, contre l’ex-président suisse de la FIFA Sepp Blatter (1998-2015), son ancien secrétaire général français Jérôme Valcke (2007-2015), et l’ex-directeur financier de l’instance (2003-2016), Markus Kattner.

Le parquet suisse affirme avoir « étendu la procédure pénale à d’autres faits et allégations partiels. » Le trio est « soupçonné de gestion déloyale ».

Contacté par Le Monde, M. Blatter, 84 ans, assure qu’il a « pris connaissance de ce reproche et réfute totalement son contenu. » M. Kattner n’a, lui, pas souhaité faire de commentaire. Quant à M. Valcke et la FIFA, ils n’ont pas encore donné suite.

Selon l’agence Associated Press (AP), qui se base sur un document judiciaire, cette nouvelle enquête vise un « prêt d’un million de dollars » (888 380 euros) versé depuis un compte de la FIFA, le 13 avril 2010, à la Fédération de football de Trinidad et Tobago, alors sous le contrôle de Jack Warner, ancien président de la Confédération d’Amérique du Nord et centrale (Concacaf). Ce dernier a été suspendu à vie par la FIFA et inculpé pour corruption par la justice américaine, en 2015.

« Prêt sans intérêt »

Ce prêt « sans intérêt ni garantie et plus tard abandonné comme une sorte de cadeau » est dans le collimateur de la justice suisse alors que Jack Warner, dont les Etats-Unis souhaitent l’extradition depuis Trinidad, a été accusé, en avril, par le procureur fédéral de Brooklyn, d’avoir reçu 5 millions de dollars pour voter en faveur de la candidature russe, en décembre 2010, lors du vote d’attribution de la Coupe du monde 2018.

M. Warner est par ailleurs accusé par la justice américaine d’avoir vendu sa voix lors du scrutin d’attribution du Mondial 2010 à l’Afrique du Sud en échange d’un paiement de 10 millions dollars, qui aurait transité par la FIFA.

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Cette nouvelle enquête du parquet suisse est menée dans le cadre de la procédure pénale ouverte contre Sepp Blatter, en septembre 2015, pour « soupçon de gestion déloyale et abus de confiance ».

Selon nos informations, l’ex-patron suisse du football mondial (1998-2015) a été avisé, le 2 juin, que l’enquête le visant depuis 2015 pour un contrat controversé de télévision – signé en 2005 avec l’Union caribéenne de football (UCF), à l’époque dirigée par M. Warner – était close par le MPC.

Le parquet suisse confirme la clôture de ce pan de la procédure « dans le domaine partiel des faits et des accusations “Droits des médias/TV des Caraïbes” en mai 2020 ». Selon AP, le procureur Thomas Hildebrand, qui avait décidé de classer cette enquête sur les droits télévisés, va superviser la nouvelle enquête visant le prêt controversé.

L’ex-président de la FIFA, 84 ans, conserve par ailleurs, pour le moment, son statut de prévenu dans un autre dossier, le plus médiatique, toujours en phase d’instruction : le paiement présumé « déloyal » de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) qu’il a versé, en février 2011, à Michel Platini, alors président de l’Union des associations européennes de football (UEFA).

Le 14 septembre, M. Valcke sera jugé par le tribunal pénal fédéral de Bellinzone pour « gestion déloyale aggravée » et « corruption passive » dans le cadre de l’enquête relative à l’octroi à BeIN Media, en 2014, de droits télévisuels des Coupes du monde de football
2026 et 2030 pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Président du Paris-Saint-Germain et dirigeant de BeIN, le Qatari Nasser Al-Khelaifi doit, lui, comparaître pour « instigation à la gestion déloyale » dans cette même procédure.

L’annonce de l’ouverture d’une nouvelle enquête pénale contre M. Blatter intervient alors que son successeur à la tête de la FIFA, Gianni Infantino, est fragilisé par les rencontres informelles qu’il a eues, en 2016 et 2017, avec le procureur général suisse Michael Lauber.

Trois plaintes pénales visant MM. Lauber et Infantino ont été déposées, en mai, devant le parquet cantonal de Berne. Les deux présidents de l’Assemblée fédérale suisse ont demandé à l’Autorité de surveillance du parquet suisse la nomination d’un procureur extraordinaire, qui devra déterminer si les soupçons sont suffisants pour justifier l’ouverture d’une enquête pénale.

Lemonde.fr

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