Le Monde publie ce dimanche un entretien de Michel Platini, qui célèbre ses 65 ans ce 21 juin. L’ancien président de l’UEFA explique les raisons qui l’ont poussé à voter en faveur du Qatar pour l’organisation de la Coupe du monde 2022.
Dans un entretien publié ce dimanche sur son site internet, Le Monde interroge Michel Platini sur son déjeuner organisé à l’Élysée, le 23 novembre 2010, par Nicolas Sarkozy, en présence de l’émir du Qatar Tamim Al-Thani. Ce rendez-vous est au centre d’une information judiciaire ouverte fin 2019 dans le cadre de l’enquête du parquet national financier (PNF) sur l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar.
Platini assure qu’il ne savait pas que l’émir serait présent à ce déjeuner. « J’avais vu l’émir au même titre que d’autres représentants des pays candidats, explique-t-il. Je ne serais sans doute pas venu si j’avais été prévenu de la présence des Qataris. Je voulais voir »Sarko » seul. » L’ancien président de l’UEFA souhaitait rencontrer le chef de l’État pour lui dire « pour qui (il) allai (t) voter. […] Les Qataris n’avaient pas besoin d’être au milieu du truc. »
« Vous voulez de la transparence les journalistes ? Je dis pour qui je vote, et j’en prends plein la gueule… »
Michel Platini, dans un entretien accordé au
Michel Platini assure par ailleurs qu’il n’a jamais été question de la Coupe du monde « le jour de ce déjeuner ». « Ils ont parlé de politique internationale », affirme-t-il ajoutant qu’il n’avait « jamais senti de pression » venant de l’Élysée. « J’aurais pu dire à Sarkozy que j’allais voter pour les États-Unis, même si cela ne l’arrangeait pas, ajoute Platini. C’est moi qui ai sollicité l’entrevue avec Sarkozy. Derrière, il y a des enjeux diplomatiques… C’est un truc important pour la France. Je suis élu en tant que Français au comité exécutif de la FIFA. »
Platini justifie également son vote pour le Qatar : « Je suis pour l’expansion, le développement du football, argumente-t-il. Qu’un pays arabo-musulman ait la Coupe du monde, c’était mieux que de la redonner à d’autres. Je voulais que cette Coupe du monde se joue dans tous les pays du Golfe et pas uniquement au Qatar ; si j’étais resté à la FIFA, je l’aurais peut-être obtenu. »
L’ex-président de l’UEFA assure avoir voté selon ses « convictions profondes ». « La seule chose que j’ai dite, c’est que s’il y a eu corruption, il faudra enlever la Coupe du monde au Qatar. Ce serait de la responsabilité de la FIFA. […] Vous voulez de la transparence les journalistes ? Je dis pour qui je vote, et j’en prends plein la gueule… »
L’Equipe.fr
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