Au Mali, tôt ce mercredi matin, les militaires mutins ont appellé à une transition politique civile conduisant à des élections et annoncent la création d’un Comité national pour le salut du peuple. Les militaires au pouvoir affirment par ailleurs que tous les accords internationaux seront respectés.
Autour d’une table, un micro et 5 militaires.
« Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l’histoire », a déclaré sur la télévision publique ORTM le porte-parole des militaires, le colonel-major Ismaël Wagué, chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air.
Les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali et poussé à la démission le président Ibrahim Boubacar Keïta déclarent vouloir mettre en place une « transition politique civile » devant conduire à des élections générales dans un « délai raisonnable » a encore déclaré le porte-parole qui assure que tous les accords internationaux du Mali seront respectés.
La continuité des services publics sera assurée.
Les engagements internationaux respectés
Dans cette déclaration, Ismaël Wagué assure également que tous les accords internationaux seront bien respectés. Il précise enfin que des forces telles que la Minusma (force de l’ONU) ou encore Barkhane, le G5-Sahel et la force Takuba « demeurent des partenaires pour la restauration de la stabilité ». « Tous les accords passés », notamment le processus d’Alger signé en 2015, seront respectés.
Le discours dresse aussi un tableau sombre de la situation du pays, dénonçant pêle mêle le « clientélisme politique », la « gestion familiale des affaires de l’Etat », la « gabegie, le vol et l’arbitraire ».
Pas un mot, en revanche, sur l’avenir du président IBK, ni sur les responsables politiques arrêtés mardi.
Le profil des cadres de ce mouvement insurrectionnel se précise. Si en 2012, lors d’une précédente mutinerie qui s’est transformé en coup d’état, ce sont des sous-officiers et des hommes du rang avaient mené les opérations, cette fois-ci, ce sont des officiers supérieurs de l’armée qui ont pris la tête du mouvement, rapporte notre correspondant, Serge Daniel. Parmi les personnalités qui émergent, un des responsables du camp militaire de la ville de Kati, fief des mutins, un officier de la garde nationale, une composante de l’armée malienne, et un troisième haut gradé.
Cette mutinerie est le résultat d’une grogne sensible depuis plusieurs mois dans l’armée.
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