C’est dans la capitale guinéenne que s’est déroulé dans la matinée une cérémonie du souvenir. Un hommage aux 160 victimes tuées dans l’assaut sanglant contre des opposants réunis dans un stade de la ville, le 28 septembre 2009. Une tuerie perpétrée par des éléments des forces armées guinéennes sous la junte du capitaine Moussa Dadis Camara.
Visages graves et mines serrées, les victimes du 28-Septembre 2009 se souviennent du calvaire qu’elles ont vécu.
« Un lundi noir, un lundi sanglant pour moi, un lundi d’humiliations, un lundi de pleurs. Onze ans d’insultes, onze ans d’humiliations parce que le gouvernement d’Alpha Condé nous a insultés pendant onze ans. Ce sont des gens qui nous ont humilié pendant onze ans. C’est difficile pour moi de rappeler ce que j’ai vécu le 28-Septembre, parce qu’aujourd’hui, je cherche à oublier ce qui s’est passé. Le gouvernement du professeur Alpha Condé nous a insultés pendant onze ans »., confie madame Cissé, une victime.
Rassemblés au siège de l’association des victimes, ce lundi matin, cette mère de famille, larmes aux yeux, explique : « Les 110 femmes qui ont été violées, violentées et jusqu’à présent, justice n’a pas été faite, on nous promet sans le faire. Je demande à l’opinion nationale et internationale de nous donner la chance pour que cette année, justice soit faite. »
Pour l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH), c’est tout simplement triste, comme le confie Tierno Diallo, son président : « Onze ans après les massacres du 28-Septembre, on avait espéré qu’il y aurait eu un procès. On va de manœuvre dilatoire en manœuvre dilatoire. »
Les commémorations vont se poursuivre par des prières et des bénédictions pour le repos de l’âme des victimes tout en espérant que le procès se tienne avant la fin de l’année.
RFI
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