Un agent communautaire, du nom d’Abdoulaye Bah, a été agressé le jeudi 20 septembre 2018 à Madina Djan, district de Bangouya, une CRD de Kindia, située à 40 km du centre-ville. Et le mardi 25 septembre, il a été sérieusement frappé par un groupe de jeunes dans la localité de Barin Katiya et a failli y laisser sa peau.
Récemment, Abdoulaye Bah a été recruté par la CRD de Bangouya, préfecture de Kindia dans le cadre d’un projet de l’Unicef portant sur la protection de l’enfant contre les MGF (mutilations génitales féminines), les mariages précoces et forcés, l’enregistrement de naissance et la violence sur les enfants.
Entre août et octobre derniers, le jeune cadre a eu comme mission principale la formation des bureaux de sensibilisation à travers les 19 districts de Bangouya ainsi que les 6 secteurs du chef de lieu. Une tâche qu’il comptait accomplir avec détermination. Mais c’était sans compter sur l’hostilité des habitants des localités concernées qui l’ont accusé d’agir contre l’Islam et les coutumes ancestrales
En tête de cette hostilité, ce sont les habitants du district de Madina Djan, où est originaire Abdoulaye Bah. Des témoins ont rapporté à nos reporters que la propre famille de Bah est entrée dans la danse. Et ce dernier, persécuté et haï, a reçu des menaces de mort. Le 20 jeudi septembre 2018, il a été agressé à Madina Djan.
Cinq jours plus tard, dans la journée du mardi 25, un groupe de jeunes armés de gourdins l’ont agressé et l’ont sauvagement bastonné à Barin Katiya. Il a eu la vie sauve grâce à l’intervention d’un vieil éleveur.
Ayant pu regagner Bangouya, le secrétaire général de la CRD l’a conduit au centre de santé. Une fois rétabli, il a regagné le domicile familial pour sa convalescence. Là aussi, Abdoulaye Bah a subi la colère de sa famille. Sur ordre de son père, il a été violenté par les membres de sa famille. Car, il est désormais considéré comme une honte pour la famille Bah. S’échappant de leurs griffes, Abdoulaye se réfugie dans la forêt.
Sorti de sa cachette le 3 octobre, Abdoulaye Bah s’est confié aux autorités communales. L’affaire a été portée au commissariat. Après l’avoir entendu, le commissaire se déclare incompétent de lui assurer protection en pareil cas puis qu’il est en différend non seulement avec la communauté mais aussi, sa famille biologique.
Alya Camara/Lejour.info