Une partie de l’opposition sénégalaise a apprécié différemment l’appel au dialogue lancé hier mardi par le président Macky Sall, après la confirmation de sa réélection pour un mandat de 5 ans par le Conseil constitutionnel, en posant plusieurs conditions avant leurs retrouvailles.
« Mon rôle, c’est de nous rassembler autour des idéaux que nous partageons. C’est pourquoi je tends la main à toutes et à tous, pour engager un dialogue ouvert et constructif, dans l’intérêt supérieur de la Nation », a indiqué Macky Sall hier au palais de la République pour sa première déclaration depuis le scrutin présidentiel du 24 février dernier qui l’opposait à quatre adversaires : El Hadji Sall, Idrissa Seck, Madické Niang et Ousmane Sonko, arrivés très loin derrière lui qui a récolté un score de 58,26% d’après le Conseil constitutionnel.
Malgré tout, la tension est encore vive dans le champ politique et l’opposition n’a jusque-là pas félicité le président réélu, ses membres considérant que Macky Sall a « confisqué » la volonté du peuple même s’ils avaient décidé de ne pas déposer de recours pour contester les résultats.
Toutefois, Macky Sall est décidé à refermer ce chapitre bouillant avec ses adversaires. Il convie désormais à un « dialogue républicain toutes les forces vives de la nation », y compris ses prédécesseurs Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, ce dernier n’ayant pas été avare en critiques à son encontre durant son septennat marqué par les déboires judiciaires de son fils Karim Wade.
« Je ferai des propositions dans ce sens (dialogue), après ma prestation de serment le 2 avril 2019 », a-t-il précisé.
Et c’est là où visiblement l’attend la coalition du candidat Madické Niang, arrivé dernier des cinq candidats avec 1,48 % des suffrages. Ainsi pour Habib Sy, directeur de campagne de cette coalition, il faut que Macky Sall « rétablisse (d’abord) les relations de confiance avec l’opposition » avant d’aller « vers un dialogue », pose-t-il comme condition dans L’Observateur.
C’est la même position qu’affiche également Khalifa Mbodj, secrétaire permanent du Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) qui a présenté El Hadji Sall comme candidat pour arriver quatrième avec 4,07% des voix. « Nous n’avons aucune difficulté à répondre à son dialogue pourvu que ce dialogue soit sincère », a prévenu M. Mbodj.
En revanche, le parti Pastef par la voix de son chargé de communication, El Malick Ndiaye, semble ne pas voir d’un bon œil cet appel. « Nous sommes passés à autre chose parce que c’est un non-évènement et nous ne souhaitons pas réagir », a indiqué ce responsable de Pastef, parti dirigé par Ousmane Sonko, classé 3e dans la présidentielle avec 15,67% des voix, derrière Idrissa Seck (20,51%).
ODL/te/APA