A l’issue d’une enquête judiciaire de plus d’un an, Mohamed Touré, le fils de l’ancien dictateur Sékou Touré et sa femme ont été condamnés pour esclavagisme aux Etats-Unis à 7 ans de détention ferme et de trois ans de sursis. Au terme de leur peine, le couple sera expulsé des Etats-Unis.
Durant l’enquête, Andrée Touré, la mère de Mohamed Touré a déclaré que son fils est victime d’un complot. Comme durant leur règne, elle n’a bien entendu pas jugé utile d’étayer ses affirmations par le moindre fait. Au contraire, elle cherche à nier la responsabilité de son fils.
Pour les affidés du PDG, le complot est un réflexe politique et un mécanisme de défense pour justifier leurs agissements et leur échecs cinglants. Ils gouvernèrent avec le concept du complot. Ils s’en servirent pour décimer l’élite de la nation et pour réduire les populations au silence et à la misère. Figés dans leur passé, ils veulent transformer une déplorable affaire civile en une question politique qui renvoie à leur pratiques politiques criminelles.
L’AVCB dénonce le sinistre amalgame auquel s’est livrée la famille de Sékou Touré pour noyauter le cas judiciaire et chercher à se disculper des crimes imprescriptibles qu’ils ont commis.
L’AVCB note que le fils de Sékou Touré a bénéficié d’une justice qui l’a traité comme doit l’être tout individu. Il n’aura pas été soumis ni à des tortures, ni à des diètes noires ni à des aveux extorqués après tortures, comme le furent les victimes du régime de Sékou Touré dont Mohamed Touré continue à vanter les mérites.
Mohamed Touré a été reconnu coupable par un jury. Il a reçu ses sentences dans des normes juridiques acceptées et standards que le régime du PDG a systématiquement violées dans notre nation.
Peu avant son arrestation Mohamed Touré disait que son père n’avait jamais détourné des biens de l’état. Mais en même temps, il avait intenté un procès pour s’approprier du domaine de la Bellevue qu’il dit appartenir à son père. La propriété en question fut considérée comme une résidence présidentielle secondaire. Elle accueillait aussi des hôtes officiels. Les additions à la villa furent financées par des fonds publics, lors de l’organisation du sommet de l’OUA qui n’eut pas lieu du fait de la mort du dictateur.
La réclamation de Mohamed Touré avait outré l’opinion guinéenne. Elle a réveillé des sentiments amers des années de la répression sanglante. En effet, pendant les 26 ans de règne de son père, les biens de victimes furent saisis manu-militari. Certains furent volés par des membres de la famille de Mohamed Touré (notamment Siaka Touré et Ismaël Touré). Malgré des appels répétés des organisations des victimes et de leurs familles, beaucoup de ses biens n’ont jamais été rendus aux propriétaires.
En réalité, en dépit de sa logomachie pro-africaine, le régime de Sékou Touré ne fut en rien un régime progressiste. C’était, en plus de la répression sanglante, un régime de spoliations économiques.
L’enquête du FBI a révélé que Mohamed Touré a acquis une villa pour environ 400.000 (quatre cent mille dollars) et qu’il avait un revenu de 200.000 (deux cent mille dollars) par an venant d’un pays étranger. Selon le FBI, ni lui ni son épouse ne sont connus pour avoir des occupations économiques stables qui justifieraient ce revenu.
La révélation sur ce revenu valide des présomptions sur le pillage auquel la famille Touré s’est livrée, en dirigeant d’une main de fer un pays doté de ressources minières importantes. Par exemple, dans son livre, « A qui appartient le Maroc ? », Moumen Diouri souligne que la famille de Sékou Touré plaça des revenus miniers dans son pays. André Lewin aussi donne des indications sur les vols faramineux de la famille de Sékou Touré. Le mythe de la probité matérielle de Sekou Touré n’est en fait qu’une escroquerie morale de grande envergure pour masquer des crimes ignominieux commis contre notre nation.
Il est impératif que les guinéens soucieux de progrès se
mobilisent pour collecter les données, mêmes fragmentaires, pour démasquer la spoliation à laquelle la Guinée fut soumise sous le règne de Sékou Touré. Ce combat est essentiel pour sortir la nation de la faillite dans laquelle elle fut plongée par la clique de malfaiteurs qui la dirigèrent pendant les 26 années de règne de Sékou Touré. Ce combat, l’AVCB le fait sien. Elle fait appel à la participation de toutes les composantes de la société civile et politique de la nation pour le mener à termes.
Le Bureau de l’AVCB