L’opposant historique Étienne Tshisekedi a été inhumé samedi 1er juin, près de Kinshasa. La cérémonie s’est déroulée au stade des Martyrs, dans la capitale congolaise, en l’absence de l’ex-président Joseph Kabila et des principales figures d’opposition. La plupart des chefs d’État des pays voisins ont, en revanche, fait le déplacement.
Contre Joseph Kabila d’abord, cible de chants particulièrement virulents. Puis contre les dignitaires du gouvernement (le Premier ministre, ses prédécesseurs, la présidente de l’Assemblée nationale, le président de la Commission électorale nationale indépendante…) pour la plupart issus de son régime. Ces derniers ont été traités de « voleurs » par la foule, alors qu’ils se trouvaient sur le tapis rouge avant de déposer une gerbe sur le cercueil du défunt.
Absence de Kabila et des opposants les plus en vue
Kabila, dont la venue était un temps annoncée comme « possible » par son entourage, n’a finalement pas fait le déplacement. Aucun des opposants les plus en vue n’était non plus présent : ni Moïse Katumbi, qui a pourtant effectué un éphémère retour d’exil le 20 mai, ni Jean-Pierre Bemba, qui réside en Belgique, ni Martin Fayulu, qui était, lui, à Kinshasa. Aucun n’avait reçu l’invitation qu’ils demandaient, ont-ils expliqué. Le leader katangais Gabriel Kyungu, qui fut, comme Tshisekedi, l’un des treize parlementaires à avoir défié le maréchal Mobutu Sese Seko, était en revanche présent.
Personne n’aura donc fait de l’ombre au président Félix Tshisekedi, fils du défunt, au cours de ces trois jours de cérémonie. Avec l’aide de la Radio télévision nationale du Congo (RTNC) et des multiples panneaux publicitaires et banderoles à la gloire de son père, ses partisans auront distillé l’idée que son arrivée à la présidence était l’aboutissement du combat de son géniteur, surnommé pour l’occasion « père de la démocratie », et élevé au statut de « grand cordon » de l’ordre des héros nationaux Lumumba-Kabila ce samedi 1er juin.