Commission d’audit sur les fonds alloués au Syli national : un rapport d’étape laxiste et insuffisant

Sur 86 110 494 543 GNF, 14 954 107 359 sont retournés. Une première. C’est beaucoup comme c’est peu. Si on regarde dans le fond des choses, il y a encore à glaner.

D’abord sur les primes de qualification : Le montant débloqué à cet effet a-t-il été entièrement et équitablement versé aux vrais ayants droit ? N’y a-t-il pas eu de lésés et d’imposteurs introduits frauduleusement, ceux qui n’ont pas participé aux qualifications et qui en ont bénéficié ? N’y a-t-il pas eu double emploi dans cet argent ?

Cette question se pose, puisqu’on a oui-da et ouï-dire que certains de l’encadrement avaient soufflé à certains joueurs bi-nationaux recrutés à la dernière heure de ne pas réclamer 20000 mais 30000 dollars, pour la qualification, ou pour le regroupement de Marrakech. Dans quel but, si ce n’est de se le partager ? On doute qu’il y a quelque chose à glaner dans cette nasse.

Ensuite, les factures des frais d’hôtel et les conditions d’hébergement sont équitables et justifiés, les factures sont des réelles ou des pro-forma destinées à enfumer les comptabilités ? Ceci n’est pas un fantasme, c’est une pratique qui existe bel et bien à tous les niveaux des affaires entre pays africains et les opérateurs économiques des autres continents. Peut-on savoir le nombre de personnes dans une chambre à Marrakech, le nombre de personnes dans une chambre, au Caire, et s’il n’y a pas qui ont dormi sur le tapis, comme les pèlerins à qui l’on avait facturé les frais d’hôtels 4 étoiles et qui se sont retrouvés dans des gymnases, aux antipodes de la Mecque et sans eau ?

Cette question est importante, puisqu’on a entendu que Naby Kéita était souvent dérangé par des personnes insomniaques avec lesquelles il partageait la chambre…

86110494543 GNF —14954107359GNF= 68156 838 184GNF.

68156838184 GNF pour les primes, le transport, l’achat des équipements, l’hébergement et la restauration, et si on déduit les frais payés par la CAF, dont le montant ne nous a pas été communiqué, on aura une autre idée de la situation.

La question de restauration mérite un arrêt sur image : A la Mecque l’on avait donné à manger aux pèlerins des aliments indigestes, qui avaient provoqué la constipation à nombre d’entre eux jusqu’au retour. Au niveau du Syli National, dans les années 2006-2008, des démagogues avaient voté pour la sauce Konkoé-turé Gbéli épicée et pimentée à souhait. Les joueurs devaient avoir le ventre en feu sur le terrain. La facture a été triplée, voire plus. Le diététicien de l’équipe n’avait pas la voix au chapitre. Il y a quelque chose dans chacun des composantes de cette aventure du Caire.

Mais comme la commission d’éthique et la commission d’audit travaillent en parallèle sans se concerter, l’affaire risque de tirer en longueur, et cela pour une simple raison : la commission d’audit n’a pas les coulisses des vestiaires et la commission d’éthique n’a pas les coulisses des dépenses, les factures, à moins que.…

Quoi qu’il en soit, le montant reversé de plus de 14 milliards et demi est un petit pas, mais si on se penche encore davantage sur les détails des rubriques, il y a quelque chose qui agace, surtout sur la rubrique « achat d’équipements », on se demande ce qu’il y avait à acheter de si cher, comme si le Syli National n’avait pas de sponsor ; et à combien s’élèvent tous les frais payés par les organisateurs, par la CAF ?

Le PM a bien raison de demander à la commission d’audit plus d’audace et d’expertises.

Ibrahima Kalil Konaté, K au Carré, lorsqu’il était à l’Education, à peu près avec le même montant dégagé pour les examens d’une fin d’année, avait pu ramener 39 milliards dans les caisses. L’histoire va-t-elle bégayer encore ?

Dans certains milieux populaires, la rumeur chuchote que le reste de l’argent partagé est déjà allé dans des chantiers de construction des barons de cette expédition, il faut vérifier cela.

Voilà pourquoi le football
guinéen ne va jamais de l’avant.

Moise Sidibé/Mediaguinee.org