Le débat sur la « nouvelle constitution » fait rage dans notre pays. Le déni de liberté des uns envers les autres, les injures de certains face à d’autres, l’excommunication d’un groupe face à d’autres … Que de déboires à mi-chemin de notre parcours par évaluation démocratique dans notre cheminement. La société guinéenne qui lutte parce qu’elle vit et en donne un sens; et qui veut s’épurer de toute négativité de l’intention et de toute intelligence-sournoise bute quelques fois dans ses propres flicailles.
Le rôle policier-juge de chaque entité qui s’organise fait rater ainsi sa vocation d’organisation civile éducatrice des populations pour en être des consortiums de vendettas classiques et de règlements de compte dignes des adeptes du bûcher. Ces moments d’échanges sur la toile, principalement sur Facebook donne un spectacle désolant pour une société guinéenne qui vient de loin dans les braises de la dictature et qui est en pleine mutation avec l’élection démocratique du Président Alpha CONDÉ à sa tête. Le courage des gestionnaires de la Transition en l’occurrence celui du Général Sékouba KONATÉ appuyé par la clairvoyance de Tibou KAMARA et la Sagesse de Jean Marie DORÉ, pour rendre le pouvoir civil est à saluer en toile de fond. Une ère de démocratie soufflait enfin au dessus de nos têtes, faisant la fierté de la majorité du Peuple de Guinée. Et l’œuvre de libération de notre pays continue telle une suite logique du cycle de développement humain. La dotation d’une nouvelle Loi Fondamentale à notre République pour nous adapter à nos propres réalités. Une chaîne à briser dont beaucoup d’esclaves refusent de s’affranchir.
Ainsi dans les annales de l’histoire, celui qui disait que l’esclave libéré revenait toujours au galop reprendre ses chaînes qui le liaient à son maître n’a pas totalement menti. Mais l’explication qui sied, est qu’il s’y est longtemps habitué, au point que rester sous domination est pour lui devenu un réflexe.
Nous aurons besoin à nouveau de l’éduquer autrement mais en commençant par faire fondre ses chaînes sur lesquelles il ne pourra plus poser ses yeux. Alors voici que commencera une nouvelle vie pour lui. Une vie sans chaînes.
La Constitution actuelle, en son Titre III, article 29 et Titre IV, article 61, précise : « Nul ne peut être candidat (à une élection ndlr.) s’il n’est présenté par un parti politique légalement constitué. »
Ceci dit : Toute personne qui veut participer à une élection nationale devra appartenir à un parti politique. Une autre dictature des partis politiques mais aussi un outrage aux « indépendantristes » qui composent la société. Briser cette autre chaîne et la rendre inaccessible est cependant un enjeux de taille dans notre société dans laquelle chacun devra prendre ses responsabilités. Y compris l’Etat pour ne pas que nos collectivités soient gérées ou influencées à l’extrême par la mafia et autres verres de terres de la corruption.
L’éducation citoyenne de notre société dans son ensemble est d’une extrême urgence vu la détermination salutaire avec laquelle la nouvelle génération s’intéresse à la vie de la Nation. Le malheur réside dans le manque du savoir de ce pourquoi ou pour qui bon nombre se bat ainsi que les règles à respecter. Et là l’Etat a tout son rôle à jouer dans le véhicule des informations nécessaires par le concours des médias et autres canaux qui lui sont propres, pour atténuer la misère-pensive de chaque citoyen déboussolé et armé de haine et de vendettas par quelconque organisation ou homme politique de notre pays. La Guinée belle et riche dans sa diversité demande protection par une ouverture des esprits et une rigueur de mise pour contenir tout débordement d’idées folles et rétrogrades qui embarqueraient le pays sur un chemin sans lendemain meilleur.
Je vous salue.
Mohamed Lamine KEÏTA
Président du Mouvement
JEUNESSE RÉPUBLICAINE