Calme plat à Conakry, après trois jours d’échauffourées

Conakry, la capitale guinéenne, baigne ce jeudi matin dans un calme plat, notamment dans les quartiers considérés comme des fiefs de l’opposition, ce après trois jours d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre qui ont fait au total 10 morts, selon les opposants, contre 9 morts d’après le gouvernement.

Il y a eu en trois jours de manifestation « 10 morts, 70 blessés par balle et près de 200 arrestations », indique dans un communiqué le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) qui, dans la foulée, dénonce « la répression des forces de l’ordre ».

Pour sa part, le gouvernement note dans son communiqué qu’« Il a été enregistré au total, environ neuf (9) cas de décès dont huit (8) dans notre capitale ainsi que de nombreux blessés ».

Tout en annonçant avoir instruit les autorités compétentes de faire « toute la lumière sur les faits pour en tirer toutes les conséquences », le gouvernement, souligne le communiqué, «regrette profondément, et condamne aussi fermement, les incidents survenus parfois, avec des blessés et des victimes, y compris parmi les forces de sécurité ».

En dehors du bilan des affrontements, le FNDC a appelé à une « ville morte » ce jeudi pour protester contre l’action des forces de l’ordre et leur commanditaire, le régime de Condé. Pour le moment, les forces de l’ordre ont pris position dans les endroits névralgiques de la capitale où sur des axes comme la route « Le Prince » la circulation a repris son cours normal.

Toutefois, les magasins, boutiques et écoles situés dans les quartiers logeant « Le Prince » sont fermés.

Les institutions internationales et ambassades en Guinée ont, dans une déclaration commune, fait part de leur préoccupation au sujet de de la crise, avant d’appeler les acteurs politiques à privilégier le dialogue.

« Il est ainsi indispensable, souligne en outre la déclaration, d’organiser dans les délais légaux des élections, législatives et présidentielles, libres, crédibles et transparentes, dans le respect du cadre constitutionnel et dans un environnement apaisé. Une éventuelle libération rapide des personnes détenues de façon préventive serait de nature à aider à l’apaisement ».

Les affrontements avaient éclaté depuis lundi, quand répondant à l’appel du FNDC, plusieurs Guinéens sont sortis dans la rue, à Conakry et à l’intérieur du pays, pour protester contre un éventuel 3e mandat du président Alpha Condé.

SD/cat/APA