Un soldat thaïlandais a tué, samedi 8 février 2020, au moins 26 personnes dans la ville de Nakhon Ratchasima, dans le nord-est de la Thaïlande. Armé d’une mitrailleuse, il a d’abord fait trois victimes sur une base militaire avant de s’en prendre aux clients d’un centre commercial. L’homme a finalement été tué ce dimanche.
Un soldat a ouvert le feu sur plusieurs personnes, ce samedi 8 février, dans la ville de Nakhon Ratchasima, dans le nord-est de la Thaïlande.
Il a tué au moins 26 personnes et fait une quarantaine de blessés. Alors qu’il s’était retranché toute la nuit dans un centre commercial, il a été « abattu » ce dimanche matin, selon la police thaïlandaise, mettant fin à une virée meurtrière de 17 heures.
« C’est sans précédent en Thaïlande et je veux que ce soit la dernière fois qu’une telle crise se produit », a déclaré le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha lors d’une conférence de presse à l’hôpital de Nakhon Ratchasima où les victimes de la tuerie ont été évacuées après le carnage dans un centre commercial de la ville.
Un conflit autour de la vente d’une maison
Le tueur est un officier subalterne de l’armée identifié comme l’adjudant-chef Jakrapanth Thomma, ont indiqué les autorités. Les motivations du tueur étaient d’ordre « personnel », liées à un conflit autour de la « vente d’une maison », a précisé le Premier ministre.
Le militaire a ouvert le feu à plusieurs endroits de la ville située à plus de 250 km de la capitale, Bangkok. Il s’est livré à une première tuerie sur une base militaire, tuant trois personnes, avant de se rendre dans le centre commercial Terminal 21, où il a résisté toute la nuit, équipé d’armes d’assaut dérobées dans sa caserne.
On ignore s’il y a davantage de victimes à l’intérieur de ce complexe de plusieurs étages, qui était très fréquenté lorsque le tireur a fait irruption samedi après-midi.
Un policier parmi les victimes
Dimanche, avant l’aube, des tirs nourris avaient été entendus aux abords du complexe.
L’assaillant a été tué vers 02 h GMT, a déclaré le chef de la division criminelle de la police, Jirabhob Bhuride. Selon un porte-parole de la police, il a été abattu par des commandos d’élite des forces de sécurité au cours d’une opération qui a mobilisé plusieurs centaines d’hommes.
Au cours de ce raid, un policier a été tué. « Il a été touché et maheureusement, il n’a pas survécu », a annoncé le vice-premier ministre Anutin Charnvirakul.
Un centre commercial encerclé
Dans la nuit, des dizaines de clients terrifiés étaient évacués d’un centre commercial de la ville. Les policiers qui encerclaient le Terminal 21 demandaient aux personnes quittant les lieux de sortir « levant les bras » et de s’identifier, pour empêcher le tireur de fuir en se fondant dans la foule. « Les autorités vous évacueront », assuraient les forces de l’ordre.
« Il y a avait beaucoup de monde dans le centre commercial aujourd’hui », a déclaré un habitué âgé de 32 ans, qui se trouvait sur les lieux avant l’attaque. « Quand j’ai appris ce qui s’était passé, j’étais sous le choc, j’avais quitté l’endroit peu de temps avant. »
« La police, les commandos de l’armée et des tireurs d’élite
encerclent » le bâtiment, a-t-il ajouté.
Le tireur s’est mis en scène sur Facebook
Dans la soirée, des photos et vidéos sur les réseaux sociaux montraient des scènes de panique, des personnes en train de fuir et ce qui ressemble à des rafales d’arme automatique.
Le soldat avait également posté des vidéos et photos de lui et plusieurs messages sur sa page Facebook : « Dois-je me rendre ? », ou encore « Personne ne peut échapper à la mort ».
Dans une vidéo, qui a été supprimée depuis, Jakrapanth Thomma, portant un casque de l’armée, filmait depuis sa jeep en disant « Je suis fatigué […] Je ne peux plus appuyer mon doigt », mimant la forme d’une gâchette avec sa main.
Des photos d’un homme portant un masque de ski et brandissant un pistolet ont également été postées.
Une porte-parole de Facebook a déclaré que le réseau social avait « fermé le compte du tireur et allait travailler nuit et jour pour retirer tout contenu illégal en rapport avec cette attaque dès que nous en aurons connaissance. »
Des tirs dans une base militaire
La tuerie a commencé samedi en fin d’après-midi à Nakhon Ratchasima, ville également appelée Korat, sur une base militaire, a indiqué la police.
Trois personnes y ont été tuées, dont au moins un soldat, lorsque l’adjudant-chef Jakrapanth Thomma avait ouvert le feu, d’abord au domicile d’un officier supérieur, puis dans la caserne.
« Il a volé un véhicule militaire et s’est rendu dans le centre-ville », selon le lieutenant-colonel Mongkol Kuptasiri.
Là, il s’est introduit dans le centre commercial et a ouvert le feu au hasard sur les clients avec des armes dérobées dans l’arsenal de la base, provoquant un carnage.
« Le tireur armé d’une mitrailleuse s’en est pris à des victimes innocentes » a déclaré le porte-parole.
Fusillades en série en Thaïlande
La Thaïlande est l’un des pays les plus armés au monde. Plusieurs fusillades dans des tribunaux à la fin de l’année dernière avaient provoqué l’inquiétude à propos du grand nombre d’armes en circulation dans le pays d’Asie du Sud-Est.
Une autre affaire a eu un grand retentissement en Thaïlande le mois dernier, lorsqu’un braqueur masqué avait dévalisé une bijouterie, tuant trois personnes dont un garçon de deux ans.
AFP/Reuters
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