La Commission Vérité et Réconciliation (CVR) du Burundi, chargée d’établir la vérité sur les massacres interethniques qui ont endeuillé le pays depuis son indépendance en 1962, a trouvé plus de 6.000 corps dans la province de Karusi, la plus importante découverte depuis que le gouvernement a lancé une campagne de fouilles en janvier, a annoncé son président, cité samedi par la presse locale.
Le président de la commission, Pierre Claver Ndayicariye, a déclaré vendredi aux journalistes que les restes de 6.032 victimes des massacres de 1972 avaient été retrouvés dans six charniers lors de la première phase des travaux d’exhumation menés tout près du pont de la Ruvubu, sur la route qui relie Gitega, au centre du pays, à Karusi, un peu plus à l’est.
Selon M. Ndayicariye, ces victimes étaient majoritairement d’une même ethnie – qu’il s’est refusé à nommer – et d’autres ont péri à la suite de conflits interpersonnels ou de règlements de compte.
La CVR a déjà identifié quelque 140.000 personnes tuées ou portées disparues lors des différentes crises qui ont endeuillé ce petit pays d’Afrique centrale ainsi que plus de 4.000 fosses communes réparties sur l’ensemble du pays.
Le Burundi a été le théâtre d’une guerre civile meurtrière qui a fait quelque 300.000 morts entre 1993 et 2005 et qui n’a pris fin qu’avec l’accord de paix d’Arusha, signé en 2000.
Le pays est plongé dans une nouvelle grave crise politique depuis l’annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, en avril 2015, qu’il a obtenu en juillet suivant.
Les violences qui ont accompagné cette crise ont fait au moins 1.200 morts et plus de 400.000 réfugiés, selon les estimations de la Cour pénale internationale (CPI), qui a ouvert une enquête.
AFP
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