Dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 en Guinée, l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES) a lancé le jeudi 9 avril dernier, un slogan de campagne : « Vous pouvez compter sur nous ! ». Et depuis, les équipes de l’Agence sillonnent tout le pays, pour informer et sensibiliser les populations, notamment les plus vulnérables, sur les symptômes et les gestes à adopter pour assurer une barrière efficace de protection contre la propagation de la maladie.
Mille trois cent neuf (1309) districts, dans dix (10) préfectures à travers le pays (Mandiana, Beyla, Lola Siguiri, Dinguiraye, Guéckédou, Forécariah, Kindia, Gaoual et Koundara), et les cinq communes de la zone spéciale de Conakry, sont couverts par les équipes de l’ANIES, appuyées par des missions d’éducateurs.
La distribution de kits touchera près de 130 900 ménages, soit plus de 850 000 personnes qui seront sensibilisées par les missionnaires.
Cette campagne est l’un des deux volets à caractère social du Plan de riposte économique national au Covid-19, présenté par le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana. « La composante sociale du Plan vise à apporter une aide appropriée aux populations, en particulier les plus démunies ; elle comporte le plan de l’ANIES, et des mesures sociales complémentaires », précisait le chef du gouvernement, maître d’œuvre du dispositif qui se décline en 30 mesures phares.
Ces actions entrent dans le cadre d’une riposte globale et coordonnée, initiée par le gouvernement, approuvée par le Président de la République, et comportant trois axes : sanitaire, social et économique.
« J’ai la ferme conviction que les trente (30) mesures retenues permettront de mieux protéger la société, de prendre en charge nos malades, d’assister les plus démunis et d’éviter l’effondrement de notre système économique », indiquait le Premier ministre lors de la présentation des actions de riposte au Covid-19.
Le chef du gouvernement d’ajouter : « L’ANIES, fer de lance de la politique sociale du Gouvernement, mènera une campagne de sensibilisation, procédera à la distribution de kits de protection, et à la réalisation de travaux à haute intensité de main d’œuvre (HIMO), qui assainiront le cadre de vie à Conakry, ainsi que des transferts monétaires. »
L’ANIES est soutenue par la Banque mondiale, à hauteur de 70 millions de dollars. Ses activités contre les effets de la pandémie se dérouleront d’avril à décembre 2020, en trois temps : la Phase 1, en cours de réalisation, porte sur la sensibilisation et la mise à disposition de kits sanitaires. Ces actions seront renforcées durant la Phase 2, au cours de laquelle l’ANIES distribuera des vivres aux ménages les plus vulnérables, inscrits dans sa base de données.
Les interventions de l’ANIES contre le Covid-19 pour l’année 2020 seront complétées durant la Phase 3, par la mise en place des transferts monétaires pour 240 000 ménages vulnérables (soit 1,6 millions de Guinéens) et construction de 30 forages, pour l’accès à l’eau potable en zone rurale.
Il convient également de rappeler que sur le budget total de 439 milliards GNF, les transferts monétaires représentent à eux seuls 428 milliards GNF, soit 97% du budget total. Le Gouvernement confirme que, à compter du mois de juin 2020, 240 000 ménages (soit 1,6 million de Guinéens) toucheront 25 dollars par mois pour les ménages pilotes identifiées. Si davantage de ressources venaient à être mobilisées, des zones autres que celles actuellement identifiées seraient ajoutées aux nombres des bénéficiaires.
Comme indiqué dans le plan de riposte, le plan d’urgence de l’ANIES est financé par les économies réalisées par l’Agence sur son budget 2019, la réaffectation de 70% de son budget 2020 ainsi que par une partie du financement de la Banque mondiale, et un apport du Gouvernement
des Émirats arabes unis. C’est donc à ressources constantes que l’ANIES assure le financement de la composante sociale du plan de riposte économique du Gouvernement.
Pour ce qui concerne les transferts monétaires de l’ANIES, il est confirmé qu’ils concernent les zones pilotes (une préfecture par région administrative et la zone spéciale de Conakry). Le détail concernant les mécanismes de réalisation des transferts est en cours de finalisation, à la lumière de la collecte de données économiques et sociales déjà réalisée par l’Institut national de la statistique (INS) et de la procédure de digitalisation en cours auprès de la multinationale française IDEMIA.