Déclaration du Bloc libéral que dirige l’opposant, Faya Millimono
« L’opprimé et l’oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité. Quand j’ai franchi les portes de la prison, telle était ma mission: libérer à la fois l’opprimé et l’oppresseur.»
-Nelson Mandela – Un long chemin vers la liberté.
Le BLOC LIBÉRAL (BL) constate avec regret, qu’en dépit de la crise du COVID19 qui sévit en Guinée, Alpha Condé et son administration aux ordres continuent les arrestations et l’emprisonnement arbitraires des leaders et partisans du FNDC. Ces graves violations des droits civiques des citoyens se poursuivent avec frénésie tant à Conakry que sur l’étendue du territoire national. C’est la preuve irréfutable que le régime persiste dans sa logique d’éteindre toutes expressions d’opinions populaires allant en contre-sens de sa politique d’embrigadement des Guinéens. En effet, quelques semaines après le pseudo double scrutin contesté du 22 mars dernier, plus de 42 citoyens ont été arrêtés à N’Zérékoré et déportés, sans aucun procès, en Haute Guinée. Parmi les personnes arrêtées figurent des leaders du FNDC entre autres : Cécé Loua, Maire de la Commune de N’Zérékoré; Fassou Gomou, ex-partisan du RPG et membre du FNDC; et Elise Sagno, homme d’affaire et membre du FNDC. Il y a aussi Oumar sylla, alias Fonikè Menguè, membre de la coordination du FNDC détenu à la Maison Centrale de Conakry, aussi de manière extrajudiciaire. Conséquemment, le BL condamne ces pratiques dégradantes et inhumaines qui sont aux antipodes des valeurs démocratiques. Le BL exige la libération sans condition de ces militants du FNDC et l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur les massacres de N’Zérékoré, qui ont fait des dizaines de morts (la majorité enterrée dans une fosse commune), plus d’une centaine de blessés, des destructions de 83 maisons dont cinq églises, et des destructions de plusieurs voitures et motos privées.
Par ailleurs, Le BL demeure préoccupé par le haut risque de contamination qui prévaut dans le système carcéral en général et à la Maison Centrale où s’accumulent d’innombrable prisonniers ; déjà des morts liés au coronavirus y ont été signalés. En effet, il est établi qu’il n’y a aucune mesure d’hygiène dans les institutions carcérales, dont la Maison Centrale de Conakry. Il est aussi établi que la plupart des personnes privées de liberté n’ont jamais été condamnées par un juge. Ce sont des personnes qui attendent d’être jugées, certaines depuis dix ans ou plus. C’est même parfois pour des délits qui n’auraient pas envoyé quelqu’un en prison pour plus de six mois.
Le BL craint une propagation explosive du COVID19 à l’intérieur des prisons. Ainsi pour éviter une hécatombe dans ces lieux propices à l’évolution de l’épidémie, le BL demande au gouvernement guinéen d’y mettre en place des mesures idoines de prévention et de gestion du COVID-19. En outre, le BL exige la libération immédiate des prisonniers de droit commun, conformément aux injonctions des institutions mondiales, comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Enfin le BL invite la communauté internationale à porter un regard attentif sur l’acharnement névrotique du pouvoir de Conakry à museler l’expression de la liberté d’opinion que symbolise le FNDC. Pour conclure, le BL exprime son attachement indéfectible à l’esprit de la constitution du 07 mai 2010 et à réclamer l’alternance démocratique qu’elle prescrit en son article 27.
Fait à Conakry, le 5 mai 2020
Le Bloc Liberal