Une journaliste allemande affirme que l’ancien président français lui aurait touché les fesses lors d’une interview en 2018, révèle « Le Monde ».
L’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing est visé par une plainte pour agression sexuelle déposée au parquet de Paris le 10 mars 2020 par une journaliste allemande. Ann-Kathrin Stracke, 37 ans, accuse l’actuel membre du Conseil constitutionnel d’avoir posé sa main sur ses fesses en marge d’une interview le 18 décembre 2018, comme le révèlent nos confrères du Monde ce mercredi 6 mai 2020.
Le jour des faits, la journaliste est conviée pour un entretien dans les bureaux de « VGE », sis dans le 7e arrondissement de Paris. La journaliste a fait le déplacement pour évoquer le 100e anniversaire de la naissance de l’ancien chancelier fédéral, Helmut Schmidt (1918-2015), en poste lorsque Valéry Giscard d’Estaing occupait l’Élysée. Il est question de diffuser cet échange sur la chaîne publique allemande WDR.
« J’ai tenté de repousser la main de monsieur Giscard d’Estaing »
L’histoire ne s’arrête pas là, selon la journaliste. Cette dernière affirme en effet que « VGE » aurait insisté avant son départ pour lui montrer des photographies de lui, posant avec d’autres dirigeants. Une occasion qu’il aurait saisie pour lui toucher à nouveau le postérieur. Lorsqu’elle quitte l’appartement, Ann-Kathrin Stracke aurait reçu « des baisers appuyés sur les joues », avant de s’entendre dire en allemand : « Faites de beaux rêves. » Et l’assistante de Valéry Giscard d’Estaing de lui glisser : « Eh bien, vous l’avez sacrément charmé. »
« Madame Stracke a été extrêmement choquée »
De retour en Allemagne, la journaliste évoque les faits avec sa hiérarchie, qui prend l’affaire très au sérieux et mandate un cabinet d’avocats pour recueillir le témoignage de sa salariée. Devant les juristes, le cameraman confirme les dires de sa collègue. Il affirme avoir trouvé la situation « étrange » et le comportement de Valéry Giscard d’Estaing « inapproprié ».
Si elle ne compte pas déposer une plainte dans un premier temps, la journaliste finit par changer d’avis avec l’émergence du mouvement #MeToo. « Ce mouvement m’a montré à quel point il est important de débattre de ces sujets dans la société », confie-t-elle. De son côté,
Valéry Giscard d’Estaing explique au quotidien français par la voix de son directeur de cabinet, Olivier Revol, n’avoir « aucun souvenir de sa rencontre » avec Ann-Kathrin Stracke. « Si ce qui lui est reproché était vrai, il en serait bien sûr navré, mais il ne se souvient de rien », insiste-t-il.
Le Point