Le président américain a révélé ce lundi 18 mai prendre tous les jours de l’hydroxychloroquine, un médicament contre le paludisme dont l’éventuelle efficacité contre le coronavirus n’a pas été démontrée rigoureusement à ce stade.
Fervent défenseur de l’hydroxychloroquine, Donald Trump a annoncé ce lundi qu’il en prenait depuis une semaine et demie à titre préventif. « J’en prends parce que j’entends de très bonnes choses », a-t-il déclaré lors d’un échange avec des journaliste. « Vous connaissez l’expression : qu’est-ce que vous avez à perdre ? » « Je prends un comprimé par jour. A un certain moment, j’arrêterai », a-t-il encore dit.
Les autorités sanitaires canadiennes et américaines ont mis en garde fin avril contre l’utilisation en dehors d’essais cliniques supervisés de cet antipaludéen pour prévenir une infection au nouveau coronavirus ou la traiter. « Cela ne va pas me faire de mal, s’est défendu Donald Trump. C’est utilisé depuis 40 ans pour le paludisme (…) Beaucoup de médecins en prennent ». Le locataire de la Maison Blanche a par ailleurs affirmé qu’il n’avait « aucun symptôme » du Covid-19. Il a précisé qu’il était testé très régulièrement et que tous ses tests jusqu’ici avaient été négatifs.
L’hydroxychloroquine et la chloroquine sont utilisées depuis des années pour traiter le paludisme, certaines maladies auto-immunes, comme le lupus, et la polyarthrite rhumatoïde. Selon une étude publiée il y a dix jours dans le New England Journal of Medicine, l’administration d’hydroxychloroquine n’a ni amélioré ni détérioré de manière significative l’état de patients gravement malades du coronavirus. Financée par les Instituts de santé américains (NIH), l’étude d’observation a été conduite sur des malades du Covid-19 admis dans les services d’urgence des hôpitaux New York-Presbyterian Hospital et Columbia University Irving Medical Center.
90 000 décès dus au coronavirus
Donald Trump a fait cette déclaration alors que les Etats-Unis ont franchi ce lundi la barre des 90 000 décès et des 1,5 million de cas recensés de Covid-19, selon le comptage de l’université Johns Hopkins, enregistrant ainsi quelque 10 000 morts supplémentaires du nouveau coronavirus en une semaine.
La barre des 80 000 morts avait été franchie lundi dernier, et celle des 50 000 il y a un peu plus de trois semaines (le 24 avril). Selon les bilans officiels, les Etats-Unis sont de loin le pays qui recense le plus grand nombre de morts et de cas dépistés de la maladie. L’Etat de New York représente à lui seul quasiment un tiers des morts déplorées aux Etats-Unis, avec plus de 28 300 décès liés à la maladie, selon l’université Johns Hopkins. Les autorités de l’Etat ne comptabilisent pour leur part que quelque 22 700 décès, mais ce chiffre n’inclut pas, entre autres, les morts « probablement liées » au virus, qui sont de plusieurs milliers, selon la ville de New York.
Près de 11,5 millions de tests ont été réalisés dans le pays, selon l’université Johns Hopkins, et quelque 272 000 personnes sont déclarées guéries.
RFI avec AFP