Soutien à Elie Kamano, victime de harcèlement des bandits au col blanc (Par Alexandre Naïny BERETE)
Le candidat déclaré à la Présidence de la République Élie Kamano a appelé récemment dans l’émission “On refait le monde” sur Djoma FM, les guinéens à la solidarité nationale pour payer sa caution pour pouvoir participer à l’élection du 18 Octobre prochain, en affirmant disposer de 400 millions à ce jour, la caution étant fixée à 800 millions FG: ‘’les 400 autres millions, on ne les a pas. Nous demandons la contribution de tout le peuple. Je demande 1000 francs guinéens à tout un chacun. Parce que si un million de guinéens me donnent mille francs, j’aurais un milliard. Je veux participer à cette élection’’, a-t-il lancé mardi aux guinéens.
Depuis cette sortie, on assiste à un déferlement de haines autour de sa personne notamment dans les médias sociaux.
Il a fait appel à une levée de fonds pour soutenir sa candidature, en quoi cela constituerait-il un crime, et qui sous-tend tout cet acharnement de bouffeurs de fonds publics autour de sa personne ?
C’est ce genre de caricatures qui encourage le détournement et la corruption dans un pays. Dans la vie d’un parti politique, ce sont les militants qui contribuent au fonctionnement du parti d’où la raison des cotisations dans les partis politiques.
Un parti, fut-il celui au pouvoir, ne doit aucun cas se servir de l’argent public pour financer un processus partisan, prohibition faite par la loi. C’est aux militants de contribuer, c’est comme ça partout ailleurs, en France, aux États-Unis où la pratique est d’ailleurs très courante (campagne de levée de fonds. L’ancien président Barack Obama a récemment aidé Joe Biden, candidat démocrate, à lever 11 millions de dollars pour financer sa campagne). C’est la pratique dans toutes les démocratie. Si l’argent récolté ne couvre pas tous les frais de campagne, le parti fait recours aux prêts bancaires dans les limites fixées par la loi, c’est-à-dire en sollicitant des banques légalement instituées et dans la limite des plafonds fixés par la CENI.
L’acharnement dont il est victime aujourd’hui est le fait de militants zélés des partis politiques qui prennent ou qui ont piqué de l’argent dans la caisse de l’Etat pour financer un processus qui ne rapporte qu’à eux et à leurs sbires. Lui, a appelé au militantisme et à la solidarité nationale. En quoi ce serait un problème ?
Ces caricatures honteuses n’honorent pas la vie politique. On s’offusque à la moindre rumeur de corruption mais pourtant on hésite pas à encourager les pratiques corruptibles. Il est temps d’être à l’ère de la maturité et de la conscience politique dans notre pays.
Tout mon soutien à Elie.
Par Alexandre Naïny BERETE