Plus de 7 millions d’électeurs nigériens votent ce dimanche pour départager une trentaine de prétendants à la succession du président sortant, Mahamadou Issoufou.
Les bureaux de vote ont ouvert à 0800 GMT et ferment à 1900 GMT.
Parmi les principaux candidats visant à succéder à Mahamadou Issoufou figure Mohamed Bazoum, le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) au pouvoir. Ce vétéran politique de 60 ans est le grand favori. Il a occupé le poste de ministre de l’intérieur pendant les quatre dernières années et est un allié fidèle du président Issoufou. Il se présente pour la première fois à la course présidentielle.
Mahamane Ousmane, le premier président du Niger démocratiquement élu en 1993, et Seini Oumarou, ancien Premier ministre de feu le Président Mamadou Tandja, sont également candidats. Chacun d’entre eux a proposé des solutions pour résoudre la crise sécuritaire car c’est sans aucun doute le principal défi auquel le prochain président sera confronté. Les attentats terroristes constituent une menace majeure, en particulier dans la région frontalière avec le Nigeria.
« J’attends du président nigérien qu’il fasse passer la sécurité, la santé, le progrès et la démocratie en premier », a déclaré dimanche à l’AFP Aboubakar Saleh, un blanchisseur de 37 ans, sans révéler pour qui il a voté.
Issaka Soumana, un chauffeur de camion de 52 ans, a, lui, expliqué qu’il voulait du changement. « Le Niger n’avance pas. Notre pays doit se relever », a-t-il ajouté, brandissant son pouce taché d’encre pour montrer qu’il avait voté.
5.563 observateurs nationaux et 939 observateurs internationaux de l’Union africaine, de la CEN SAD, de la CEMAC, de la CEDEAO, etc. ont été déployés pour surveiller ce double scrutin.
Cette élection marquera un tournant décisif dans l’histoire politique du Niger, car le pays, qui a connu trois interruptions de son processus démocratique, se prépare à une transition démocratique pour la première fois depuis son indépendance.
Le Niger est l’un des pays les plus pauvres du monde et reste vulnérable avec un taux de pauvreté qui reste très élevé, à 41,4%, touchant plus de 9,5 millions de personnes.
« Révolution« dans les mœurs politiques en Afrique
Au sortir de son bureau de vote ce dimanche, le président sortant Mahamadou Issoufou n’a pas caché sa fierté d’impulser une « révolution » en Afrique.
« J’espère que cette alternance démocratique, une première, sera une pierre d’attente pour d’autres alternances afin de consolider notre processus démocratique, » a déclaré M. Issoufou.
« Cela va permettre au Niger de consolider son statut de modèle de démocratie en Afrique et dans le monde. C’est une révolution que nous sommes en train d’opérer, dans les mœurs politiques, non seulement nigériennes, mais aussi africaines. Cette révolution a un acteur central qui est le peuple nigérien dont je salue le civisme, la sagesse et la maturité politique. C’est un sentiment de fierté qui m’anime. »
BBC