Âgée de 20 ans, cette élève d’un prestigieux lycée parisien n’a plus donné signe de vie depuis le 4 janvier. Les enquêteurs écartent la piste criminelle et penchent désormais pour « une disparition normale ».
C’est une piste qu’envisageaient déjà les enquêteurs français et les autorités sénégalaises. Elle semble, à ce stade, prendre de l’épaisseur. Alors que Diary Sow, brillante étudiante du prestigieux lycée parisien Louis-le-Grand, n’a pas donné signe de vie depuis le 4 janvier, les enquêteurs penchent désormais pour « une disparition normale ».
Si l’absence de nouvelles suscite depuis deux semaines un vif émoi au Sénégal et dans la communauté en France, l’enquête s’oriente, « à ce stade, vers une disparition volontaire », a indiqué, ce lundi, à l’AFP, une source proche du dossier.« Aucune piste écartée tant qu’un contact n’a pas été établi »« Nous ne sommes pas inquiets, on est sur une disparition normale, qui n’est a priori pas criminelle », souligne cette source qui précise cependant « ne rien écarter tant qu’aucun contact n’a été établi ».C’est déjà ce que laissait entendre, il y a une semaine, Amadou Diallo, consul général du Sénégal à Paris. « Pour le moment, Diary n’a pas été retrouvée et elle ne semble pas avoir donné signe de vie. Toutefois, il existe de bonnes raisons de penser que nous finirons par la retrouver saine et sauve », répondait-il au Parisien.La famille expliquait que cela « ne lui ressemblait pas du tout de disparaître soudainement ». D’autre part, l’analyse de la chambre de l’étudiante, boulevard du Port-Royal à Paris (XIIIe art.), laisse à penser qu’elle aurait pu quitter les lieux en emportant des vêtements et ses effets personnels.Une source proche de l’enquête confirme au Parisien que l’optimisme reste de mise en ce début de semaine sans pour autant livrer de nouveaux éléments concrets.A Dakar, la disparition de Diary Sow, érigée par le pouvoir en symbole de la réussite des femmes par l’éducation, est devenue une affaire d’Etat suivie directement par le président de la République, Macky Sall. Dans le même temps, la famille de la jeune étudiante nous affirme ce lundi soir n’avoir toujours pas reçu de signe de vie direct ou indirect de sa part.
« On est en train de la remonter. Le plus simple serait qu’elle vienne vers nous, mais elle ne semble pas encline à le faire pour l’instant », ajoute l’informateur de l’AFP.
Un collectif mène des recherches dans toute la France
Incarnation de l’excellence et de la réussite scolaires dans son pays, Diary Sow, « Miss Sciences » en 2017 et qui rêvait de devenir chercheuse en génétique, a aussi remporté le concours général en 2018 et 2019 et été désignée « meilleure élève » du Sénégal.
Après son bac décroché en 2019, elle a obtenu une bourse d’excellence qui lui a permis d’intégrer la classe préparatoire de Louis-Le-Grand, où elle étudiait physique, chimie et ingénierie.
Diary Sow a également écrit un premier roman, « Sous le visage d’un ange », et achevé l’écriture d’un deuxième, intitulé « Les masques tombent… » et qui devait paraître dans les prochaines semaines.
Sa disparition a été suivie d’une immense campagne d’affichage de flyers, dans toute la France, appuyé par toute la diaspora. Un collectif baptisé « Retrouvons Diary Sow » a aussi été créé et plusieurs personnalités franco sénégalaises, dont l’acteur Omar Sy, ont manifesté leur solidarité.
Le Parisien avec l’AFP