Nigeria : plus de 300 adolescentes enlevées dans leur école

Ce rapt est le dernier d’une série d’enlèvements perpétrés dans le centre et le nord-ouest du Nigeria par des groupes armés.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, selon des témoins, des hommes armés sont arrivés en voiture dans l’internat de Jangebe, dans l’Etat de Zamfara et ont envahi les dortoirs.

Ils ont emmené 317 jeunes filles au cours de ce nouveau kidnapping d’élèves dans le nord-ouest du Nigeria, où la situation sécuritaire est de plus en plus précaire et où les habitants sont laissés à eux-mêmes pour assurer leur sécurité.

Une cinquantaine d’élèves a réussi à s’échapper, mais leurs parents, refusant qu’elles restent sur place pour être interrogées et recensées par les services de sécurité, ont saccagé l’école.

Ce vendredi, une foule en colère s’est attaquée au convoi du ministre local des Affaires intérieures et d’un responsable sécuritaire qui se rendaient à Jangebe.

La police de l’Etat de Zamfara et l’armée ont lancé une opération commune pour porter secours aux 317 élèves enlevées.

La semaine dernière, 42 enfants avaient été enlevés dans l’Etat du Niger, dans le centre-ouest du Nigeria. Plus de 300 garçons avaient également été enlevés début décembre à Kankara dans l’Etat de Katsina.

Combattre les disparités sociales

Khalifa Dikwa est analyste politique et professeur d’université à Maiduguri dans le nord du Nigeria. Pour lui, les disparités sociales dont sont victimes certains jeunes pourraient expliquer ces enlèvements.

Les bandes criminelles du Nord et Centre du Nigeria pratiquent depuis des années des enlèvements contre rançons en attaquant des villages ou des bus sur des axes routiers. Mais ces derniers mois, elles ont multiplié les attaques visant des écoles.

« Nous sommes en colère et attristés par cette nouvelle attaque brutale contre des écoliers« , a réagi Peter Hawkins, le représentant de l’Unicef au Nigeria.

L’ONG de défense des droits humains Amnesty International a également condamné cette attaque sur Twitter, déclarant que « les attaques d’écoles et les enlèvements d’adolescentes sont des crimes de guerre ». 

DW