Selon le quotidien italien Il Messaggero, l’ambassadeur Luca Attanasio a été trahi par une personne proche de la famille.
C’est ce qui ressort d’une interview accordée par la veuve de l’ambassadeur tué lundi dans une embuscade en République démocratique du Congo (RDC).
Luca Attanasio, 43 ans, circulait dans la province du Nord-Kivu (est), près de la frontière avec le Rwanda, à bord d’un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) lorsque celui-ci a été pris dans une embuscade.
L’ambassadeur, son garde du corps italien, le carabinier Vittorio Iacovacci, 30 ans, et un chauffeur congolais du PAM, Mustafa Baguma Milambo, 56 ans, ont été tués par balles.
Pour sa veuve, Zakia Seddiki, « Luca a été trahi par quelqu’un qui nous est proche, proche de notre famille ». « Quelqu’un qui connaissait ses déplacements a parlé, l’a vendu et l’a trahi », a-t-elle ajouté, sans plus de précisions.
Les circonstances de la fusillade devront être éclaircies par les enquêtes du PAM et de l’ONU à qui le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio, a demandé « le plus rapidement possible, des réponses claires et exhaustives ».
Le parquet de Rome, où se trouve le siège mondial du PAM, a ouvert de son côté une enquête pour « séquestration de personnes à des fins terroristes », selon la presse italienne.
Les autorités congolaises accusent les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), installées dans l’est de la RDC. Mais dans un entretien accordé à VOA Afrique, un porte-parole des FDLR, Cure Ngoma, a nié toute implication dans cette attaque. Il s’est dit prêt à témoigner, tout en réclamant une enquête internationale et impartiale.
Selon les autorités congolaises et italiennes, l’attaque s’est produite à quelques kilomètres de la commune de Kiwanja, où Luca Attanasio et des fonctionnaires du PAM devaient visiter une école.
Selon le journal La Stampa, Luca Attanasio, arrivé en RDC en 2017, avait demandé l’année suivante au ministère italien des Affaires étrangères une escorte de quatre carabiniers, comme celle dont bénéficiait son prédécesseur, au lieu des deux alors en poste. Après une mission d’inspection en RDC, le ministère a refusé sa demande, écrit le quotidien.
Le PAM et le ministère italien des Affaires étrangères n’avaient pas immédiatement répondu vendredi aux sollicitations de l’AFP.
Après des funérailles d’Etat organisées jeudi à Rome, Luca Attanasio devait être inhumé samedi dans sa ville de Limbiate, près de Milan (nord).
AFP