Tant que l’État existe, il aura forcément et naturellement une administration publique. L’administration publique est le « bras » et le « pied » d’un État ; elle reste et demeure le moteur de tout développement quel que soit la taille du pays. Et ce rêve d’une administration saine et forte, passe forcément par des réformes nécessaires. Comme j’aime le dire souvent « tout changement n’est pas une réforme, toute réforme est un changement. Autrement dit, il faut tenir compte des facteurs indispensables comme l’organisation du système de gestion et aussi la structure du système de gestion.
Il est très important de faire un bref diagnostic en tenant compte des éléments qui freinent effectivement l’administration publique guinéenne.
Pour remédier à ce problème, dans un premier temps, le chantier de réforme administrative auquel la Guinée devra faire face est celui de la dépolitisation de son administration publique. Bien-sûr, le rapport entre le pouvoir politique et l’administration semble indispensable, mais cette complémentarité ne doit pas freiner son épanouissement et nuire l’intérêt de la nation. Le pouvoir politique donne des ordres et l’administration par sa technicité applique de façon libre et juste. Cette loyauté ne devrait pas être une option pour que notre administration publique soit politisée. Alors, il faut que chacun joue son rôle séparément afin qu’elle soit une administration performante et compétitive. À l’image des grands pays, l’État doit encourager les chercheurs ou les universitaires capables d’évaluer la structure administrative de façon indépendante afin que chaque citoyens ait une idée sur le fonctionnement de notre administration publique.
Dans un deuxième temps, c’est celui de la gestion des ressources humaines, financières, matérielles,
technologiques etc… La gestion des ressources est un aspect très important permettant à une administration de bien fonctionner selon les principes de la bonne gouvernance ( transparence, communication, la responsabilité, la participation, etc…). İl faut une bonne méthode de recrutement de nos fonctionnaires et aussi la gestion de leurs carrières. Le recrutement doit s’effectuer sur la base d’un principe très rigoureux en tenant compte de la moralité des personnes. Un autre élément essentiel, c’est la gestion des ressources financières et matérielles. İl faut un mécanisme de contrôle strict et un suivi permanent, aussi la transparence et la digitalisation des services financiers.
Enfin, la mise en place E-administration ou administration électronique afin de contrôler, communiquer, et fournir des services rapides aux citoyens du pays comme à l’extérieur de la Guinée.
En ce moment du COVİD-19, la Guinée devrait être capable de mettre en place une plateforme pour les cours en ligne afin d’éviter des nouvelles contaminations liées aux virus. Mais hélas, par le manque d’un système digital nous sommes obligés de prendre le risque pour poursuivre les cours en présentiel. C’est dans ce sens que nous pouvons contribuer à dépolitiser l’administration publique guinéenne. Il peut y avoir d’autres facteurs importants pour expliquer clairement la politisation de notre structure administrative en apportant aussi une autre proposition pour sa dépolitisation différente de celles énumérées si haut.
Ibrahima Cherif, Politologue, Necmettin Erbakan üniversitesi/Turquie,email : ibrahimacherif88@gmail.com