L’UEFA exclura les clubs qui participeraient à une « Superligue » privée, a réaffirmé dimanche l’instance dirigeante du football européen en réaction à de nouvelles spéculations autour de ce lucratif tournoi fermé, rival de la Ligue des champions dont la réforme doit être actée lundi.
L’UEFA exclura les clubs qui participeraient à une « Superligue » privée, a réaffirmé dimanche l’instance dirigeante du football européen en réaction à la possible officialisation de ce lucratif tournoi fermé, rival de la Ligue des champions dont la réforme doit être actée lundi. « Quelques clubs anglais, espagnols et italiens pourraient prévoir d’annoncer la création d’une soi-disant Superligue fermée », a écrit l’UEFA dans un communiqué cossigné par plusieurs fédérations et ligues nationales de football, qualifiant le projet de « cynique ». « Comme annoncé précédemment par la Fifa (…), les clubs concernés se verront interdire la participation dans toute autre compétition au niveau national, européen ou mondial, et leurs joueurs pourraient se voir refuser la possibilité de représenter leurs équipes nationales. »
Déjà brandie en janvier par l’UEFA et la Fifa face à une rumeur similaire, la menace d’une exclusion des clubs dissidents serait lourde de conséquences, puisqu’elle aboutirait à priver les joueurs concernés de toute carrière en sélection, alors même que les formations pressenties pour une « Superligue » regorgent d’internationaux. Reste à voir si elle est conforme au droit européen de la concurrence, ce qui laisse présager une éventuelle bataille juridique. Cette menace intervient alors que l’UEFA réunit lundi son Comité exécutif pour entériner une réforme de sa Ligue des champions censée couper l’herbe sous le pied des partisans d’une Superligue privée.
Plusieurs médias ont fait état dimanche de l’officialisation possible d’un tel projet, véritable serpent de mer du football européen souvent agité par les grands clubs pour obtenir davantage de concessions de la part de l’UEFA. Selon le New York Times, le Real Madrid et le FC Barcelone en Espagne, Manchester United, Manchester City, Liverpool et Chelsea en Angleterre, la Juventus et l’AC Milan en Italie sont concernés par le projet, et au moins 12 équipes au total ont « signé pour être membres fondateurs ou exprimé leur intérêt ». L’UEFA a d’ailleurs dit remercier les clubs d’autres pays, « en particulier les clubs français et allemands, qui ont refusé de s’engager sur cette voie ».
« Nous appelons tous les amateurs de football, les supporters, les responsables politiques à nous rejoindre pour combattre un tel projet s’il venait à être annoncé », ajoute l’instance européenne, se disant prête à utiliser « tous les moyens en sa possession, à tous les niveaux, judiciaire comme sportif », pour empêcher cela. Symbole de l’importance du dossier, l’Elysée a tenu à s’exprimer sur le sujet: « Le président de la République salue la position des clubs français de refuser de participer à un projet de Superligue européenne de football menaçant le principe de solidarité et le mérite sportif. L’Etat francais appuiera toutes les démarches de la LFP, de la FFF, l’UEFA, et de la Fifa pour protéger l’intégrité des compétitions fédérales qu’elles soient nationales ou européennes », a écrit l’Elysée dans un communiqué transmis à l’AFP.