Il avait dû fuir Ndjamena fin février, après l’assaut des forces de sécurité sur sa résidence, durant laquelle il affirme que sa mère et l’un de ses fils ont trouvé la mort. L’opposant tchadien Yaya Dillo dit aujourd’hui « pardonner » les responsables. Il est rentré dans la capitale il y a quelques jours, en vue d’une reprise de ses activités politiques. RFI l’a rencontré.
Sa résidence détruite par l’assaut, Yaya Dillo loge pour le moment en famille dans une maison qu’il commence à aménager.
Il estime que son devoir est d’appeler au pardon et à la réconciliation de la famille et du pays pour préserver le Tchad du chaos. Il espère un véritable dialogue inclusif, y compris avec les rebelles.
« Je crois que pour tourner la page définitivement, il faut donner l’occasion de pardonner tout le monde. Quelles que soient les motivations qui les ont amené (à prendre les armes), il faudrait que les nouvelles autorités acceptent de dialoguer avec tout le monde. La carence de la démocratie conduit à l’injustice qui conduit à la rébellion armée. C’est ça que les nouvelles autorités doivent appréhender et donner la chance à tous les fils du Tchad. »
Dénonçant la théorie très partagée sur les réseaux sociaux d’une vengeance familiale qui aurait causé la mort d’Idriss Déby, Yaya Dillo se dit sûr que l’ancien président est bien mort au combat, et que toute autre version est une « fausse information ».
« Le président Déby et moi-même sommes de la même famille, il ne peut pas y avoir de revanche quelconque et je crois qu’il est mort sur le champ de bataille. Les gens ont évoqué le nom d’un cousin de Yaya Dillo qui s’appellerait Umaru Dillo, je n’ai pas de cousin de ce nom-là. »
Yaya Dillo espère que ses efforts contribueront à la paix et que les nouvelles autorités seront animées de bonne volonté.
RFI