Une centaine de personnes ont manifesté lundi à Abidjan pour protester contre le retour en Côte d’Ivoire de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, après son acquittement le 31 mars par la justice internationale de crimes contre l’humanité, a constaté l’AFP.
A l’appel du Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) pendant la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait quelque 3.000 morts, les manifestants, dont de nombreuses femmes, ont brandi devant le palais de justice des pancartes sur lesquels on pouvait lire « Gbagbo nous a tués », ou « Nous allons accueillir Gbagbo de notre façon ».
« Nous avons mis en place une comité d’accueil de Laurent Gbagbo pour que les décisions de sa condamnation à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire soient exécutées », a déclaré, à la presse Issiaka Diaby,président du CVCI, qualifiant M. Gbagbo de « criminel qui doit être livré à la police ».
Les violences d’il y a dix ans étaient nées du refus de M. Gbagbo de reconnaître fin 2010 la victoire à la présidentielle de son rival Alassane Ouattara.
Acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l’humanité, l’ex-président reste sous le coup d’une condamnation en Côte d’Ivoire à 20 ans de prison pour le « braquage » de la Banques centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) commis à cette époque.
En annonçant début avril qu’il était libre de rentrer quand il le souhaitait en Côte d’Ivoire depuis Bruxelles où il vit, le président Ouattara n’avait pas mentionné cette condamnation de Laurent Gbagbo, mais Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, avait laissé entendre qu’elle serait levée.
La date du retour en Côte d’Ivoire de M. Gbagbo ne sera connue que quand tout sera « prêt » pour l’accueillir, notamment en termes de sécurité, a déclaré jeudi le ministre ivoirien de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, en recevant des partisans de l’ex-président, d’anciens cadres de son parti et sa soeur cadette Jeannette Koudou, rentrés à Abidjan après dix ans d’exil au Ghana.
Ils ont dit être revenus dans « un esprit de paix et de réconciliation »
AFP