FEGUIFOOT : la hantise d’une mise au ban (Édito FIM FM de Mamadou Dian Baldé)

Venue en pompier pour curer les eaux troubles de la Fédération guinéenne de football (FEGUIFOOT), la présidence de la République s’est finalement engluée dans la mélasse. Et à l’allure où va le train, les élections du nouveau bureau de l’institution chargée de gérer notre football, prévues pour le 18 mai, pourraient être compromises. A moins que les dieux du football ne répandent leur grâce sur la Guinée.

Comme dans un film d’Hitchcock, on peut dire sans risque de se tromper qu’on est encore loin de la fin du suspens autour des élections du nouveau bureau de la FEGUIFOOT.

Il va falloir dorénavant attendre la tombée de rideau pour mettre un nom sur le visage du futur président. C’est le moins qu’on puisse écrire, vu le refus de certains membres statutaires et de l’ancien sociétaire du Syli national, Abdoul Karim Bangoura, candidat au poste de président, de se laisser embringuer. Mettant ainsi à l’eau les calculs du palais Sèkhoutouréyah, dont le locataire avait misé dimanche dernier, lors d’un conclave avec les grosses huiles du football, sur un plébiscite en faveur du président du Hafia FC, l’homme d’affaires Kerfalla Person Camara.

Sauf que la pilule a du mal à passer chez les membres statutaires, seuls habilités pourtant à choisir à l’issue d’un vote, les futurs membres du bureau de la FEGUIFOOT. Qui demeurent droits dans leurs bottes. Et c’est dans ce contexte d’incertitude que des gendarmes encagoulés ont effectué dimanche nuit, une descente musclée à la résidence du président du Horoyah, Mamadou Antonio Souaré. L’homme s’en est tiré les braies nettes.

Face au tollé suscité par cette visite nocturne suspecte, le département de la défense a cru bon de se justifier en arguant que l’équipe de la gendarmerie qui s’est rendue au domicile de M.Antonio Souaréa agi ‘’en application de la décision de réglementer et discipliner l’utilisation de la force publique’’. Après

Mais pour certains observateurs, il ne s’agirait ni plus ni moins que d’une manœuvre d’intimidation. D’ailleurs Antonio, d’ordinaire très réservé, en est arrivé à cette même conclusion.

Comme si malgré le retrait de sa candidature de la course pour la présidence de la FEGUIFOOT, on lui chercherait toujours des noises. Une manière de lui faire porter le chapeau de la levée de boucliers provoquée par la démarche présidentielle. Tout ça fait désordre.

Et à l’allure où vont les choses, les dieux du football risquent d’abattre leur foudre sur notre pays. Car la FIFA, chargée de la régence du sport roi, peut avoir la main lourde, en cas d’immixtion des gouvernements sur les plates-bandes du foot.

Ainsi, avec l’ombre tutélaire du pouvoir exécutif qui plane dorénavant sur la FEGUIFOOT, la Guinée pourrait ne pas échapper à la hantise d’une mise au ban.

Avec la mise en place d’un comité de normalisation comme alternative à un semblant d’élection. A moins que l’information de dernière minute, faisant cas d’un probable soutien d’Antonio à la candidature de KPC ne vienne calmer les ardeurs des membres statutaires.

On pourrait alors parler d’un sauvetage in extremis.

Mamadou Dian Baldé