Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a lancé mardi un projet visant à planter six milliards d’arbres dans son pays d’ici la fin de l’année, mettant en avant son combat pour l’environnement en cette période de campagne électorale, ont constaté des journalistes de l’AFP.
C’est la troisième année consécutive que M. Abiy, prix Nobel de la paix 2019, appelle ses concitoyens à planter des milliards d’arbres dans le cadre de son programme « Héritage vert » visant à développer l’écotourisme et à transformer le pays en une économie respectueuse de l’environnement.
Le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique devait se rendre aux urnes le 5 juin mais le scrutin a été reporté sine die, la commission électorale mettant en avant toute une série d’obstacles logistiques pour justifier ce report.
En attendant que la nouvelle date des élections soit connue, le Premier ministre a appelé mardi les Ethiopiens à surmonter leurs différences ethniques, géographiques ou religieuses pour s’unir pendant cette saison de reforestation, censée durer jusqu’en octobre.
« Mettre en terre des jeunes plants n’a rien à voir avec la politique. Car, en politique, en tant que pays qui va organiser une élection dans moins d’un mois, nous allons faire campagne juste pour un mois », a déclaré M. Abiy devant un parterre de dirigeants régionaux et de ministres.
« Mais le projet +Héritage vert+ que nous commençons aujourd’hui va lui se poursuivre jusqu’en septembre et octobre. Il continuera après l’élection, pas seulement pour le gouvernement mais pour aussi pour les citoyens. »
Mardi, le ministre de l’Agriculture Omar Husen a assuré que plus de 10 milliards d’arbres avaient été plantés lors des deux dernières années. L’objectif est d’atteindre 20 milliards d’ici la fin 2022.
De son côté, le Premier ministre a estimé que ce projet de reforestation à grande échelle méritait autant d’attention que d’autres événements en Ethiopie, semblant faire allusion à la couverture médiatique de la guerre au Tigré (Nord) ou à celle de violences intercommunautaires ailleurs dans le pays.
« Les plus grands médias du monde ont largement prêché à propos de la guerre, des conflits, de la sécurité et des désaccords au plus haut niveau », a-t-il souligné.
« Ces mêmes médias peuvent désormais montrer s’ils sont ou non de vrais amis de l’Ethiopie. S’ils parlent de l’Héritage vert au même niveau, alors cela montrera qu’ils peuvent être équilibrés entre le bien et le mal et ne pas cacher le bien. »
AFP