La Communauté économique des États de l’Afrique centrale accompagne la transition au Tchad

Réunis vendredi 4 juin à Brazzaville, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), ont décidé de se conformer à la position de l’Union africaine concernant le Tchad. Les présidents João Lourenço d’Angola, Félix Antoine Tshisekedi de la RDC, Faustin Archange Touadéra de Centrafrique et Denis Sassou-Nguesso de la République du Congo ont annoncé leur volonté d’accompagner la transition au Tchad.

Autour du Congolais Denis Sassou Nguesso étaient réunis ses homologues Joao Lorenço de l’Angola, Félix-Antoine Tshisekedi de la RDC, Faustin Archange Touadéra de la République centrafricaine ainsi que le Premier ministre du Tchad, Albert Pahimi Padacké, rapporte notre envoyé spécial à Brazzaville, Kamanda wa Kamanda Muzembe.

A l’issue d’un huis clos de près de deux heures, les dirigeants des pays membres de la CEEAC ont donné leur position. La transition déclenchée après la mort du maréchal Idris Deby Itno doit être accompagnée, dit le communiqué publié ce vendredi. Une transition appelée à œuvrer pour la réconciliation nationale et à tenir des élections dans les dix-huit mois.

La CEEAC doit  aider le Tchad à obtenir une transition apaisée, a déclaré le président de l’organisation sous régionale. « Nous prenons acte de la suspension de la Constitution tchadienne de 2018 et de la mise en place d’un Conseil national militaire », dit le communiqué du sommet de Brazzaville lu par le ministre brazzavillois des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso.     

S’ils réaffirment leur condamnation de toute prise de pouvoir par des voies non démocratiques, les dirigeants de l’Afrique centrale ont donc insisté sur le cas exceptionnel du Tchad après la mort de son président le 20 avril. A l’issue de ce sommet, le Tchad n’est donc pas exclu des instances de la CEEAC et il bénéficie même de l’entière sollicitude de celle-ci.  La CEEAC prend note des mesures prises par les autorités de la transition pour préserver notamment la sécurité et l’unité de l’État.

Un appel est cependant lancé aux militaires afin qu’ils organisent une « transition politique » dans les 18 mois et un dialogue national inclusif dans les meilleurs délais. C’est cette même exigence qu’avait d’ailleurs formulé L’Union africaine le 20 mai dernier.

A l’ouverture de ce sommet, le président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat a appelé au soutien de la transition au Tchad. Selon lui, elle réussira, d’abord et avant tout, avec la pensée, l’intelligence et la créativité des politiques et des élites militaires tchadiennes.

A noter que les chefs d’Etat de l’Afrique centrale n’ont pas évoqué dans leur communiqué final la situation sécuritaire entre le Tchad et la République centrafricaine. On sait que les deux pays ont ouvert une séquence diplomatique après les tensions nées de l’accrochage meurtrie de dimanche dernier entre soldats tchadiens et centrafricains à un poste frontière. Une réunion a cependant eu lieu en marge de ce sommet entre le Premier ministre tchadien et le pdt centrafricain. Rien n’a cependant filtré de cette rencontre.

RFI