Virus de Marburg en Guinée: 172 contacts suivis

Les autorités sanitaires de Guinée ont identifié et suivent quotidiennement 172 cas contacts d’un homme décédé du virus de Marburg, a indiqué jeudi le ministre de la Santé, Rémy Lamah.

L’Afrique de l’Ouest a enregistré début août en Guinée son tout premier cas de virus de Marburg, cousin à peine moins meurtrier du virus Ebola, contre lequel il n’y a ni vaccin ni traitement et qui se manifeste par une fièvre aiguë accompagnée d’hémorragies internes et externes entraînant la mort dans 50% des cas en moyenne.

Le virus, transmis par des chauves-souris, a été découvert dans des échantillons prélevés sur un homme décédé le 2 août dans la préfecture de Guéckédou (sud), dans un village situé dans une région forestière proche des frontières de la Sierra Leone et du Liberia. Ses symptômes étaient apparus le 25 juillet, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Les équipes suivent 172 contacts par jour en examinant de possibles symptômes. Pour l’heure, aucun autre cas de Marburg n’a été signalé. Nous sommes pleinement engagés dans le renforcement des mesures de prévention et de contrôle des infections, dans la détection des cas et dans la sensibilisation du public », a assuré le ministre de la Santé, Rémy Lamah, lors d’une conférence de presse virtuelle organisée par l’OMS.

L’Organisation avait insisté la semaine dernière sur l’importance de surveiller les cas contacts qui sont dans la période « critique » d’incubation, le délai entre l’infection et l’apparition des symptômes, qui va de deux à 21 jours.

« Les deux dernières semaines ont constitué pour la Guinée un vrai défi. Nous avons affaire à une épidémie de maladie à virus de Marburg et au suivi des contacts pour un cas d’Ebola qui proviendrait probablement de la Guinée et est traité en Côte d’Ivoire. Nous avons affaire à tout cela dans un contexte de résurgence de la Covid-19. Le nombre de cas a augmenté depuis début juin et cette vague est la pire que nous ayons connue. Ces multiples épidémies mettent nos services de santé à rude épreuve », a reconnu le ministre.

Un cas de fièvre hémorragique Ebola a été détecté samedi à Abidjan chez une Guinéenne de 18 ans arrivée en Côte d’Ivoire le 11 août en provenance de la ville guinéenne de Labé (nord), un trajet de plus de 1.500 km qu’elle a fait par la route. L’OMS a jugé « extrêmement préoccupant » que ce cas se soit déclaré à Abidjan, une métropole de plus de quatre millions d’habitants.

La Guinée a été l’un des pays les plus touchés par l’épidémie d’Ebola qui avait fait des milliers de morts en Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016. Elle a connu en 2021 une résurgence de cette maladie qui a fait 12 morts et a été déclarée terminée en juin. A chaque fois, la maladie est partie de la Guinée forestière où le virus de Marburg a également été détecté.

AFP