Le fils de l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi, qui avait disparu des écrans radars depuis 2017, vient de donner une interview au « New York Times ».
Seif al-Islam Kadhafi veut « restaurer l’unité perdue » de la Libye. Comment ? En se présentant à l’élection présidentielle prévue fin décembre dans son pays. Celui dont on avait perdu la trace depuis 2017 a fait cette annonce au New York Times (lien payant) le 30 juillet.
Le fils du Guide libyen en campagne
Dans la version magazine du prestigieux journal américain, le fils du Guide libyen Mouammar Kadhafi « semble croire que lui seul peut représenter l’Etat pour tous les Libyens », indique l’article de Robert F. Worth et Jehad Nga. Pour justifier ses propos, il déclare que les hommes politiques libyens n’ont « apporté que misère. L’heure est au retour dans le passé. Le pays est à genoux (…), il n’y a pas d’argent, pas de sécurité. Il n’y a pas de vie ici. »
Aujourd’hui âgé de 49 ans, Seif al-Islam est sorti de son silence dans cet entretien, repris par l’AFP, pour la première fois depuis quatre ans. En effet, en 2011, après la chute de Mouammar Kadhafi, son père, lors d’un soulèvement populaire qui mettait fin à 40 ans de pouvoir absolu, le clan Kadhafi était dissous, comme vous l’indiquait franceinfo Afrique. Ses membres ont été tués, emprisonnés ou forcés à l’exil. Seif al-Islam, lui, a été capturé en novembre 2011 par un groupe armé à Zenten, dans le nord-ouest de la Libye.
Capturé, condamné à mort et libéré
Après un procès expéditif, il a été condamné à mort en 2015 par le groupe le détenant qui a refusé de le livrer aux autorités ou à la Cour pénale internationale et a fini par le libérer en 2017. Selon lui, « désenchantés par la révolution », les rebelles qui l’ont capturé ont « finalement réalisé qu’il pouvait être un puissant allié », a-t-il encore précisé lors de l’entretien. Depuis, sa trace s’était perdue.
Au journaliste du New York Times qui l’interrogeait, Seif al-Islam, qui a longtemps fait figure de successeur à son père, a affirmé qu’il était désormais un « homme libre » et qu’il organisait un retour politique, sans en indiquer la manière.
Bien que condamné par un tribunal libyen et sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité », il est aujourd’hui « convaincu que ces questions juridiques pourraient être négociées si une majorité du peuple libyen le choisissait comme chef », écrit le New York Times.
Après une décennie de lutte pour le pouvoir sur fond d’ingérences étrangères, la Libye s’est dotée en mars d’un gouvernement provisoire. Il doit unifier les institutions et à ce titre, un scrutin législatif et présidentiel est prévu en décembre. Des élections générales que le gouvernement de Tripoli n’est pas sûr toutefois de mener à bien.