Le président guinéen Alpha Condé a été renversé dimanche par des militaires après près de 11 années au pouvoir.
Les auteurs du putsch, qui se font appeler le Comité national de rassemblement et du développement (CNRD), ont évoqué des maux divers qui, selon un porte-parole, ont amené l’armée à “prendre ses responsabilités”.
Dans une vidéo diffusée à la RTG, la télévision nationale, le porte-parole du CNRD a déploré, entre autres travers attribués à M. Condé, 83 ans, la situation socio-économique du pays, le « dysfonctionnement des institutions républicaines », l’instrumentalisation de la justice, le « piétinement des droits des citoyens », la « gabegie », ainsi que « la pauvreté et la corruption endémiques ».
Alpha Condé aux arrêts
Une vidéo vraisemblablement filmée par les militaires montre le président Alpha Condé assis sur un canapé sans chaussures ni cravate. De nombreux soldats armés et encagoulés se tiennent autour de lui.
Tôt le matin, des tirs nourris ont éclaté à Conakry, la capitale de la Guinée. Des tirs ont été aussi entendus autour du camp Mokambo, quartier général de la garde présidentielle. « Koulum est bouclé », signalait un correspondant de VOA Afrique depuis Conakry, en faisant référence au quartier qui abrite le palais et la plupart des ministères.
Selon l’agence de presse Reuters, le putsch serait l’œuvre d’une unité d’élite dirigée par un ancien légionnaire français, Mamady Doumbouya.
A l’image de la junte qui avait pris le pouvoir l’an dernier au Mali, le CNRD a aussitôt annoncé la dissolution de toutes les institutions de la Guinée.
Il est encore trop tôt pour faire un bilan, mais Reuters fait état d’au moins deux blessés, tandis qu’un photographe de l’Agence France Presse a fait le constat d’un mort par balle.
VOA avec agences