Les concertations nationales initiées par la junte qui a pris le pouvoir le 5 septembre dernier continuent en Guinée. Pour cette deuxième journée, le CNRD dirigé par le colonel Mamady Doumbouya avait convié la société civile, puis les représentations diplomatiques et enfin les Guinéens de l’étranger. Ce jeudi, ce sera au tour des représentants du secteur minier.
Certains membres de la diaspora ont pris l’avion au plus vite pour rentrer au pays après le coup d’État, rapporte notre envoyée spéciale à Conakry, Charlotte Idrac. D’autres étaient de passage en Guinée, pour des affaires ou des visites familiales. Ils ou elles sont chefs d’entreprises, étudiants, scientifiques ou encore commerçants. Les Guinéens de l’étranger sont nombreux à avoir répondu présent mercredi après-midi.
Le colonel Mamady Doumbouya a promis de faire participer la diaspora à la transition. Beaucoup se disent prêts à contribuer, à apporter leurs compétences avec « un espoir de changement », pour « un nouveau départ ». Comme cet entrepreneur, parti en France, qui a renoncé à des projets dans son pays « à cause de la corruption ».
Nous avons besoin « de nouvelles têtes », d’« un renouvellement de la classe politique », et « les Guinéens de l’étranger ont beaucoup à apporter pour le développement du pays », ajoute un autre, qui a quitté la Guinée à l’âge 18 ans, car dit-il, « il n’y avait pas d’opportunités ».
« Bien sûr, j’aimerais rentrer définitivement au pays à l’avenir », affirme un expatrié depuis 20 ans, en Italie puis aux États-Unis. Mais il reste vigilant. « Mes espoirs lors du coup d’État de 2008, puis lors de l’élection d’Alpha Condé en 2010, se sont transformés en désespoir ». « Alors cette fois, j’attends de voir. »
Nous avons besoin « de nouvelles têtes », d’« un renouvellement de la classe politique », et « les Guinéens de l’étranger ont beaucoup à apporter pour le développement du pays », ajoute un autre, qui a quitté la Guinée à l’âge 18 ans, car dit-il, « il n’y avait pas d’opportunités ».
« Bien sûr, j’aimerais rentrer définitivement au pays à l’avenir », affirme un expatrié depuis 20 ans, en Italie puis aux États-Unis. Mais il reste vigilant. « Mes espoirs lors du coup d’État de 2008, puis lors de l’élection d’Alpha Condé en 2010, se sont transformés en désespoir ». « Alors cette fois, j’attends de voir. »
Le secteur minier reçu ce jeudi
En 2008, lorsqu’il avait pris le pouvoir, le capitaine Dadis avait immédiatement annoncé vouloir renégocier les contrats miniers, bloquant même toute exportation aurifère. Le colonel Doumbouya, lui, fait tout l’inverse en garantissant d’emblée aux miniers leurs contrats, levant le couvre-feu dans les régions productrices et ouvrant les frontières terrestres aux exportations.
Applaudissements dans les rangs des compagnies, et inquiétude rapidement dissipée. Avant même leur rencontre avec ceux qui dirigent le pays, les miniers savent qu’ils continueront à diriger leurs sociétés. Pourtant, la question est de savoir si les affaires continueront comme avant.
Dans son dernier rapport, le FMI s’inquiétait des nombreuses exemptions fiscales et autres avantages concédés aux compagnies minières. Car le pays, qui a connu un boom de la production de bauxite, en tire proportionnellement moins de recettes qu’il y a dix ans.
De plus, le désastre écologique engendré en région de Basse Côte par l’exploitation de la bauxite a provoqué il y a trois ans de véritables révoltes populaires. Ce désastre n’est pas réglé et les populations de ces régions vivent un calvaire. Les Guinéens ont le sentiment que les mines ne leur profitent pas. Une dimension que la junte ne peut pas méconnaître.
RFI