En Guinée, le CNRD continue ses concertations avec les différentes franges de la société guinéenne. Jeudi, la junte a reçu le corps médical, ainsi que les organisations de jeunesse et de femmes. Malgré de nombreux efforts, la condition féminine reste inquiétante dans le pays qui figure parmi ceux qui ont le plus fort taux d’excision. Les jeunes ont également tenu à faire entendre leurs attentes.
Des dizaines d’organisations et associations féminines et de jeunes ont répondu à l’invitation du CNRD pour exposer leurs doléances au Palais du peuple. Particulièrement exposées aux violences et discriminations liées au genre, les femmes exigent principalement l’application effective des lois censées les protéger et une implication beaucoup plus forte dans les affaires d’État et de l’économie.
« Les études ont montré que la participation des femmes au niveau des États, au niveau des entreprises, permet un meilleur résultat, affirme Maimouna Diakhaby, secrétaire générale de la Fédération des jeunes femmes de Guinée. Étant donné qu’on est la moitié du ciel, comme le disait Sankara, nous voudrions qu’il y ait parité au niveau du gouvernement, qu’il y ait égalité de chances dans le domaine du travail, que ce soit pour les femmes des marchés jusqu’au niveau du gouvernement. »
Pour un Conseil national de jeunesse
La jeunesse, qui représente la majorité de la population, estime avoir toujours été manipulée et délaissée par les politiques. Pour en finir avec ce désœuvrement, la directrice exécutive du Club des jeunes filles leaders de Guinée, Kadiatou Konaté, plaide pour la création d’un conseil national : « Je pense qu’on est largement revenus sur la question, pour les organisations de jeunesse, nous ne sommes pas fédérés. Donc obtenir un cadre de concertation, c’est obtenir un Conseil national de jeunesse. Dans la sous-région, tous les pays, presque, disposent d’un Conseil national de jeunesse qui porte la voix des jeunes, excepté la Guinée. »
En attendant l’installation du gouvernement de transition, le président du CNRD se montre rassurant, en promettant du sang neuf et qu’il n’y aura pas de recyclage des habituels dignitaires de l’État.
RFI