Un livre de témoignages des victimes de viols lors du massacre du 28-septembre 2009

Mercredi à Conakry, c’était la présentation d’une brochure de témoignages de femmes qui ont vécu une situation douloureuse dans un stade de Conakry le 28 septembre 2009. Elles ont été violées par des soldats de l’armée guinéenne sous le régime du capitaine Moussa Dadis Camara, alors que des milliers d’opposants s’étaient rassemblés dans le grand stade de Conakry pour dire non à la candidature du chef de la junte d’alors au pouvoir.

C’est devant un parterre de personnalités guinéennes, de femmes victimes de viols lors des événements douloureux du 28 septembre 2009, des droits de l’homme et du système des Nations unies que ce livre a été présenté au public.

« Ce livre est un témoignage vivant de ce qui a été enduré, mais, c’est aussi une conjonction de ce qui doit être fait pour que les réparations aux victimes soient effectives », explique Amadou Bal du système des Nations unies.

Cet ouvrage est une l’initiative du Fonds mondial pour les survivantes des violences sexuelles, de l’Association des victimes du 28 septembre et de l’Organisation guinéenne des droits de l’homme.

« L’idée c’est de montrer l’impact des mesures de réparations intérimaires, développe Maud Scelo, directrice de la communication au Fonds mondial pour les survivants de violences sexuelles, de montrer comment ces mesures de réparation orchestrées par le fonds mondial pour les survivantes ont pu transformer les vies des survivantes, leur donner accès à une éducation pour leurs enfants, subvenir à leurs besoins, leur permettre de se soigner et de construire un projet d’avenir ».

Une femme qui a connu les pires moments de sa vie dans ce stade lors de ces événements témoigne. « Mes frères m’ont aidé car eux aussi étaient au stade. Pour me remonter le moral ils me disaient qu’au moins j’étais vivante, alors que d’autres étaient mortes au stade du 28 septembre. Chaque fois que je voyais des militaires je me renfermais, je culpabilisais car j’avais poussé les gens à assister au rassemblement. J’ai vu des morts et ce bain de sang me revient en tête chaque fois ».

Lors ces évènements, au moins 157 opposants ont été tués et 109 femmes ont été violées.

RFI